- Selon une étude américaine, le coronavirus pourrait déclencher des crises de délire.
- Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs s'appuient sur les épidémies de SRAS et de MERS de 2002 et 2012.
- Dans sa forme aigüe, ces maladies pourraient laisser des séquelles sur la santé mentale.
Le spectre des séquelles possibles de la Covid-19 s’élargit semaine après semaine. Perte du gout et de l’odorat, cicatrices sur les poumons, complications cardiovasculaires… La liste des atteintes physiologiques dues à la Covid-19 ne cesse de s’allonger. Des chercheurs américains se sont intéressés aux pathologies mentales engendrées par ce virus. Pour ce faire, ils ont listé tous les troubles recensés chez les personnes atteintes de formes sévères de coronavirus par le passé. Ils se sont notamment basés sur le SRAS et le MERS, qui ont sévi en 2002 et 2012.
Possibilité de délire à un stade aigu
Les résultats de cette étude, publiée dans la revue scientifique The Lancet Psychiatry, montrent que “si l'infection par le SARS-CoV-2 suit une évolution similaire à celle du SARS-CoV ou du MERS-CoV, la plupart des patients devraient récupérer sans souffrir d'une maladie mentale.” Les chercheurs mettent cependant en garde : “Le SRAS-CoV-2 pourrait provoquer un délire chez une proportion importante de patients au stade aigu. Les cliniciens doivent être conscients de la possibilité de dépression, d'anxiété, de fatigue, de trouble de stress post-traumatique et de syndromes neuropsychiatriques plus rares à long terme.”
On note en effet que dans le cas du SRAS et du MERS, un patient hospitalisé sur trois a décrit l’apparition d’un trouble de stress post-traumatique. De même, un an après la maladie, 15% des patients évoquaient l’apparition de dépression et d’anxiété et autant se plaignaient de fatigue, stress, troubles du sommeil et sautes d’humeur. Ces séquelles pourraient être directement liées à la diminution de quantité d’oxygène qui atteint le cerveau, dans le cas d’une forte insuffisance respiratoire.
Cette analyse de données recense les pathologies psychiatriques observées chez 3 559 patients hospitalisés, compilant ainsi 1 963 études et 87 pré-publications. L’âge de patients étudiés varie entre 12 à 68 ans. Les publications provenaient de Chine, de Hong Kong, de Corée du Sud, du Canada, d'Arabie saoudite, de France, du Japon, de Singapour, du Royaume-Uni et des États-Unis. Le temps de suivi des patients après la maladie dépend des études, allant de 60 jours à 12 ans.