Incroyable baptême du feu pour la première femme maire de Bogota. Aux commandes de la capitale depuis quelques mois à peine, Claudia Lopez recueille aujourd'hui les louanges de ses sympathisants tout comme de ses adversaires politiques, rapporte El Pais. Vue comme une pionnière dans la lutte contre la Covid-19 en Colombie, cette femme politique de centre-gauche a instauré une quarantaine dès le 19 mars dernier alors que le pays ne comptait que 102 cas confirmés dans le pays. Une mesure répliquée cinq jours plus tard à l'échelle nationale et qui a permis de ralentir le nombre de contamination.
Pour inciter les habitants vivant de l'économie informelle à rester chez eux, la maire a mis en place une aide alimentaire ainsi que le versement d'une pension de subsistance aux 500 000 familles les plus démunies. Malgré quelques couacs liés au retard de versement des pensions au début du confinement, El Pais observe que Claudia Lopez a organisé des levée de fonds et récupéré l'équivalent de 13 millions de dollars pour financer sa politique sociale et de prévention de la maladie.
Profil atypique
Une énergie politique portée par ses talents d'oratrice. Docteure en sciences politique, elle s'est fait connaître il y a quelques années en dénonçant les liens entre les mafias paramilitaires et plusieurs membres du personnel politique colombien. À la tête d'une coalition de centre-gauche et écologiste, la maire de Bogotá n'a pas caché son couple avec une autre sénatrice.
Reconnue pour "son caractère trempé", ses sorties clivent parfois jusque dans son propre camp. Jusqu'à présent, Claudia Lopez explique clairement sa stratégie de lutte contre la Covid-19. Un cap qui tranche avec le tâtonnement de l'exécutif selon le journal espagnol. Selon Invamer, la cote de popularité de Claudia Lopez atteint les 89% d'opinions favorables. Un plébiscite jamais égalé depuis le début des mesures il y a 26 ans pour le maire de Bogotá. Selon ce même sondage, Ivan Duqué, le président colombien, obtient quant à lui 52% d'opinions favorables.
Tensions avec la présidence
L'actuelle crise du coronavirus en Colombie laisse transparaître une lutte du pouvoir entre la présidence et la mairie de la capitale. Claudia Lopez a agacé le gouvernement en critiquant la fermeture, selon elle, tardive de l'aéroport international de Bogotá. Autre tension palpable : le président colombien, héraut d'une droit dure et proche des milieux économique, semble partagé entre la protection des habitants et la nécessité d'une rapide relance économique. Pour la maire de la capitale la santé de ses 7 millions d'administré est son premier objectif.
Cependant, l'ouverture d'une enquête préliminaire pour violation du confinement a été ouvert par un proche du président à l'encontre de Claudia Lopez et son épouse aperçues ensemble dans un supermarché fin avril alors que le confinement limite au déplacement d'une seule personne par foyer. Sur son compte Twitter, la maire reconnait son erreur aggravée par le fait qu'elle doit montrer l'exemple. Puis elle conclue son message “les controverses avec le président ne devraient pas être réglées par le Bureau du Procureur”.