- La prise en charge d'un cancer nécessite également des prestations de support
- Les patients et leurs proches ont besoin d'un suivi psychologique
- La méditation, le yoga, la kinésithérapie, ou encore la musicothérapie sont efficaces
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme : 58 459 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine en 2018. Au stade IV, les cellules cancéreuses se propagent à d’autres organes, le plus souvent aux os, aux poumons, au foie ou au cerveau. Les cancers du sein métastatiques ont un taux de survie relative à 5 ans d’environ 22%. Chez l’homme, il représente 1% des cas diagnostiqués et le risque de métastases est plus élevé, notamment à cause de la méconnaissance de la maladie chez l’homme.
L'importance des soins de support
La prise en charge d'un cancer ne s'arrête pas au traitement de la maladie en elle-même, mais nécessite des soins de support, notamment pour soulager la douleur, la fatigue, le stress, les effets secondaires des traitements, les problèmes nutritionnels, les troubles digestifs, ou encore la souffrance psychique et les perturbations de l'image de soi. “Les soins de support proposent une approche globale de la personne et visent à assurer la meilleure qualité de vie possible pour les personnes malades, sur le plan physique, psychologique et social”, explique l'Institut national du cancer.
La Haute Autorité de santé (HAS) confirme que “la prise en charge thérapeutique est multidisciplinaire et concerne notamment le médecin généraliste, oncologue médical, chirurgien, gynécologue, oncologue radiothérapeute, pathologiste, radiologue, chirurgien plasticien, médecin algologue, anesthésiste, médecin du travail, infirmier, kinésithérapeute, diététicien, psychologue, assistant socio-éducatif.”
Aide psychologique, yoga, méditation, kinésithérapie
Psychologue en cancérologie pendant 20 ans, Valérie Sugg a accompagné 17 000 personnes touchées de près ou de loin par la maladie. “J’ai souvent eu des patients en larmes qui se demandaient ce qu’ils avaient raté ou mal fait pour mériter ça, nous expliquait-elle dans un entretien en 2018. Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Ils ont besoin de trouver du sens à ce qui leur arrive. Mon travail d’accompagnement consiste à les aider à comprendre d’où vient cette idée de faute.” Trente pour cent des patients avec un cancer du sein métastatique ont également recours à un kinésithérapeute et 16% à une socio-esthéticienne.
Comme l'explique le professeur Mahasti Saghatchian, cancérologue À Hôpital américain de Paris, dans notre émission Questions aux Experts, de nombreuses études scientifiques ont également démontré l'efficacité de la méditation de pleine conscience dans le traitement du cancer du sein, notamment pour gérer le stress et l'anxiété liés à la maladie.
D'autres optent pour le yoga. “La femme qui a un cancer du sein a souvent beaucoup de mal à se regarder dans le miroir, elle se sent diminuée et affaiblie aussi bien mentalement que physiquement, explique au Journal des femmes Pascale Lutun, phonothérapeute et professeure de yoga du son. L'image de son corps et de sa féminité sont bouleversées et accepter de vivre avec ce nouveau corps n'est pas forcément facile pour elle”. Selon elle, grâce au yoga du son, “elles sont davantage dans l'écoute de leur corps, de façon calme et lucide, et dans la recherche de douceur par le son.”
Un niveau de risque faible
Les médecins encouragent le recours à ces prestations de support, conscients qu'elles ne présentent aucun risque pour la santé ou l'efficacité des traitements médicaux en cours. “Le recours au yoga, à la méditation, aux techniques de relaxation et à la musicothérapie passive pour répondre aux problèmes communs de santé chez les patients atteints de cancer du sein est étayée par des preuves élevées, explique Debu Tripathy, président du centre médical MD Anderson au Texas. Étant donné l'indication des bénéfices couplés à un niveau de risque relativement faible, ces traitements peuvent être proposés comme une partie intégrante des soins, surtout lorsque les symptômes ne sont pas bien contrôlés.”