La chaleur aura-t-elle raison du coronavirus ? L’hypothèse a été émise par plusieurs experts, confortée par une étude chinoise, publiée le 3 avril sur le site Arxiv.org, qui conclut que le virus serait assez sensible à l’humidité et à la chaleur pour que sa contagion soit ralentie quand l’été arrivera dans l’hémisphère nord. Une nouvelle étude, menée par l’Académie nationale de médecine, pourrait bien apporter la réponse et confirmerait l’effet de la chaleur sur le virus.
Un indice de diffusion bien supérieur en Europe qu’en Afrique subsaharienne
L’enquête a réussi à quantifier l’effet de l’augmentation de la température sur le coronavirus. Selon elle, une augmentation de la température d'un degré est associée à une diminution de 3,1 % des nouveaux cas d’infection et de 1,2 % des décès. Pour arriver à ces chiffres, l'Académie nationale de médecine a comparé les données issues des zones intertropicales avec celles des pays européens. Pour cela, elle s’est basée sur un réseau de 19 médecins, pharmaciens et cadres de santé exerçant en zone tempérée (France et Italie), en zone africaine intertropicale (Sénégal, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Mali, Togo, Gabon) et dans les DOM/TOM (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte, St Martin, St Barthélémy, Nouvelle-Calédonie).
Grâce à ces données, les chercheurs ont pu établir les indices de diffusion en fonction des températures moyennes. En Europe, cet indice est de 2,67 pour une température moyenne de 11,2°C. En Afrique subsaharienne, où les températures approchent les 35°C, l’indice de diffusion n’est que de 0,03. Ces chiffres confirment bien l’effet de la chaleur sur la transmission du SARS-CoV-2 et “confortent l'hypothèse d'une influence saisonnière du climat sur l'épidémiologie de la Covid-19 dans les pays tempérés”, précise l’Académie nationale de médecine dans un communiqué.
Dans le détail, chaque correspondant a dû fournir une série d’informations détaillées. Parmi eux, ils ont indiqué “les cas confirmés selon la définition de Santé publique France, les cas importés, les cas autochtones permettant d'établir l'indice de diffusion, le nombre d'hospitalisations et le nombre de décès, précise le communiqué. Les températures moyennes hebdomadaires, exprimées en degrés Celsius, ont été relevées, ainsi que les densités de population, l'arrivée groupée de voyageurs malades, la prise éventuelle de chloroquine et le respect des mesures de confinement.”