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Qualité de vie

Une association attaque l'État pour obtenir l'ouverture des parcs et jardins

Par Amanda Breuer-Rivera

Le lundi 25 mai, l'association "Respire" a déposé un référé-liberté devant le Conseil d'État afin d'obtenir l'ouverture de l'ensemble des parcs et jardins encore fermés dans la zone rouge du déconfinement. Plus de détails.

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Nouvelle offensive contre la fermeture des parcs et jardins dans les départements en zone rouge. Depuis le 17 mars derniers, les espaces verts urbains demeurent interdit d'accès malgré les demandes répétées d'élus, comme Anne Hidalgo la maire de Paris. Lundi dernier, Respire - association nationale pour la prévention et l’amélioration de la qualité de l’air - a déposé un référé-liberté auprès du Conseil d'État. D'ici ces prochains jours, la plus haute juridiction des tribunaux administratifs devra rejeter cette demande ou forcer le gouvernement à lever cette interdiction.

Pour ce faire, l'association estime qu'il y a une urgence après le confinement à rouvrir les parcs. "L’interdiction actuelle pose une question de santé mentale, mais aussi une question de santé respiratoire : la pollution de l’air intérieur étant problématique dans de nombreux cas, il est essentiel que les citoyens puissent prendre l’air ailleurs que sur les trottoirs pollués par le trafic routier, assure l'association. L’Anses estime que la pollution de l’air intérieur coûte au pays 19 milliards d’euros par an, dont l’essentiel "tient à la mortalité et à la baisse de la qualité de la vie des personnes victimes d’une pathologie"."

Charge contre la fermeture de parcs

L'association inverse la raison du danger de la fermeture des parcs et jardins. "Parce qu’ils n’ont pas accès aux espaces publics, les gens s’agglutinent comme ils peuvent sur les trottoirs ou les bas cotés, estime Olivier Blond directeur de Respire. Ils ne respectent pas les distances de sécurité et s’exposent à un risque accru de transmission du Covid-19. La situation est absurde." À cet argument, Respire assure que comme les Bois de Boulogne et de Vincennes mais aussi du Parc de la Courneuve sont déjà ouverts à l'heure actuel il est possible, selon eux, de tous les ouvrir. "Le gouvernement pourrait donc réglementer l’accès aux parcs et jardins publics en prévoyant par exemple des plages horaires selon les catégories de personnes ou en interdisant certaines pratiques ou activités telles que le pique-nique ou une présence statique prolongée."

Enfin pour conclure son raisonnement, l'association affirme que c'est une décision "socialement injuste". Un argument balayé par Me Adrien Debré. "Ce n'est pas du droit. Il me semble que le Conseil d'État va seulement examiner l'enjeu de santé publique. Ce recours peut peut-être lever cette interdiction s'il arrive à prouver qu'il y a une disproportion manifeste entre cette interdiction d'accéder aux parcs et jardins et le risque encouru, explique Me Adrien Debré. Par exemple à Tours - qui se trouve en zone verte -, le Préfet a interdit l'accès aux quais de Loire parce qu'il y avait trop de monde réunit là-bas. Vous voyez cela peut-être justifié." Coup de com' ou tentative de forcer l'ouverture des parcs et jardins, le Conseil d'État doit statuer ces prochains jours.