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Déconfinement

100 km, restaurants, établissements scolaires : le point sur la "phase 2"

Par Floriane Valdayron avec Amanda Breuer-Rivera et Amanda Breuer-Rivera

Le premier Ministre, Edouard Philippe, a annoncé jeudi 28 mai les grandes lignes de la "phase 2" du déconfinement. Le retour à une vie presque normale est assuré pour les semaines qui viennent, grâce à une situation sanitaire dont le chef du gouvernement a précisé qu'elle était "sous contrôle". Mais trois secteurs dont l'Ile de France restent classés "orange" avec quelques restrictions imposées.

Michele Ursi/iStock

"La liberté va redevenir la règle". Les annonces d'Edouard Philippe sur la "phase 2"du déconfinement vont effectivement dans le sens d'un retour presque général à une vie quasi normale, même si quelques restrictions continueront d'exister dans les 3 seules zones à ne pas être passées au "vert" depuis le début du déconfinement, l'Ile de France, Mayotte et la Guyane.

Une "ouverture" que permettent "les bons résultats sur le plan sanitaire" soulignés par le premier Ministre malgré la persistance de plusieurs "clusters" (contaminations groupées et localisées), des services de réanimation encore sous tension et la fragilité que présentent les personnes vulnérables et précaires face au risque de Covid-19.

Les activités professionnelles

Le premiers Ministre a souligné l'importance de la reprise des activités économiques les plus touchées par la crise dans un contexte de très forte montée du nombre de chômeurs. Toutefois, la règle de la priorité à donner au télétravail lorsqu'il est possible reste en vigueur.

Les déplacements

L'interdiction de s'éloigner à plus de 100 kilomètres de son domicile est abrogée. Le chef du gouvernement a malgré tout précisé que les déplacements à des distances importantes pouvaient être différés autant que possible.

Les cafés et restaurants

Dans les départements en zone verte (hors Ile de France, donc pour la métropole), la réouverture est autorisée. Mais quelques contraintes subsistent comme la distance d'un mètre entre les tables, le port du masque pour circuler dans les salles et l'impossibilité de consommer au comptoir.

Pour les secteurs en zone "orange", seules les terrasses pourront rouvrir.

Du côté des professionnels de la restauration c'est le soulagement. "C'est mieux qu'une fermeture, il n'y a pas de limitation de personnes et les conditions sont faciles à respecter, réagit Yoann Hessemans gérant du bar Paddy rock près de Melun (77) en zone orange. J'ai la chance d'avoir une terrasse et j'ai pas mal de places assises. Par contre il va falloir faire demander aux personnes de s'en aller s'ils ne consomment rien pendant une demie-heure afin de laisser d'autres en profiter".

Des annonces également bien reçues par David Zenouda, patron de 6 établissements parisiens dont 2 n'ont pas de terrasse. "Il fallait lâcher du lest car les gens ne pensent plus à l'épidémie et ne respectent plus les gestes-barrière, estime-t-il. Par contre, il reste des incertitudes sur les négociations avec la Mairie de Paris pour agrandir nos terrasses et bien sûr la météo. Ensuite je suis déçu pour mes bars de nuit. ça va être dur économiquement d'attendre".

Les loisirs

Les parcs et jardins rouvrent partout mais le port du masque -comme dans l'ensemble des lieux publics- pourra être rendu obligatoire sur décision des autorités locales. Alors que l'association Respire avait déposé un référé-liberté auprès du Conseil d'État ce lundi pour demander la réouverture des parcs et jardins des zones rouges, l'annonce d'un accès libre dès demain aux espaces verts est vue comme une "victoire". "C'est une bonne nouvelle pour tous les Français notamment à la lumière de l'urgence sociale qui risque de s'aggraver dans les mois et années à venir", estime Me Pierre-Eugène Burghardt.

Les plages seront à nouveau libres d'accès. Pour les musées, l'heure est aussi au retour du public. Quant aux installations sportives, parcs de loisirs et lieux de spectacles, ils devront garantir un respect des distances et, pour les salles de spectacle, le port du masque sera imposé.

Les cinémas, en revanche, ne rouvriront que le 22 juin dans toute la France.

Les établissements d'enseignement

C'est l'heure de la rentrée ! Toutes les écoles et collèges seront ouverts le 2 juin avec le respect des règles de classes de 15 élèves pour les départements en zone "verte" et une priorité donnée aux classes de 5ème et de 6ème pour les secteurs en zone "orange".

Les lycéens seront accueillis dans leurs établissements pour faire un point sur leur parcours et notamment sur leurs choix et leur orientation dans l'enseignement supérieur. Les épreuves orales du bac français pour les lycéens de 1ère n'auront pas lmieu et les notes seront données en fonction des résultats des deux premiers trimestres.

Les vacances

Les campings pourront accueillir les vacanciers désormais libres de circuler avec la fin de la limitre des 100 kilomètres. 

Si les déplacements vers d'autres pays européens devraient être rapidement possibles -Edouard Philippe a exprimé son souhait que ce soit le cas- les voyageurs qui avaient prévu de se rendre hors d'Europe devront attendre le 15 juin, date à laquelle les pays de l'UE prendront une position commune sur les frontières extérieures de l'Europe.

"Maintenant, je suis sûre que je partirai en vacances, se réjouit Caroline, 44 ans, travailleuse indépendante. Par contre, je pense que j'irai en France cette année. Je l'aurais sûrement fait même sans crise sanitaire, mais ça me conforte dans l'idée d'y rester. J'attendais quand même les annonces du gouvernement pour savoir comment j'allais m'organiser. Je voulais savoir si on avait le droit de partir un peu plus loin qu'à 100 kilomètres de chez moi !".

"Je vais pouvoir m’occuper de mes vacances ce week-end et réserver un logement sans m'interdire de partir en Espagne, près de la frontière avec la France, réagit quant à elle Nathalie, 48 ans, cadre de banque. Par contre, je ne prendrai pas l’avion : si je me déplace en voiture, je sais que je pourrai rentrer plus facilement s'il y a une deuxième vague. Ces dernières semaines, avec mon mari, on n'arrivait pas à se projeter, mais je me disais quand même que ce serait possible de partir dans un pays voisin".