L'espérance de vie dans le cancer du sein métastatique a doublé et dépasse désormais les quatre ans -mais parfois beaucoup plus- dans des conditions de vie très proches de la normale. Un progrès essentiellement dû aux nouveaux traitements utilisés, notamment les anti-CDK 4/6 qui sont des traitements oraux, dans la prise en charge de cette maladie qui peut être diagnostiquée d'emblée (environ 4% des cas) ou apparaître après une rémission ou une guérison dans un cancer du sein localisé. On estime que 20% des femmes atteintes d'un cancer du sein localisé et traitées risquent de développer un cancer du sein métastatique par la suite.
Ce cancer métastatique touche le plus souvent les os, les poumons ou le foie et il est provoqué par une migration vers ces organes, à travers le système sanguin et le système lymphatique, de la tumeur initiale. Il doit être traité non pas comme un cancer de l'organe dans lequel se sont développées des métastases mais bien comme un cancer du sein métastatique en tant que tel.
Médecine de précision
Le traitement de ces cancers a été profondément modifié grâce aux progrès de la médecine dite de précision qui permet une analyse très fine des capacités de mutation la tumeur et de sa ou de ses métastases. C'est sur les mécanismes qui génère ces mutations qu'agissent les thérapies ciblées.
Si le séquençage à haut débit permettra à terme de rechercher toutes les mutations existantes afin d'identifier très précisément celles qui sont en cause dans chaque cas particulier, des kits permettent déjà de rechercher des mutations siégeant sur certains gènes, recherche qui peut se réaliser sur une biopsie de la tumeur primitive, sur une métastase ou encore sur l'ADN tumoral circulant dans le sang, ce que l'on appelle la biopsie liquide.
Le rôle des anti-PARP
Ces recherches portent notamment sur des anomalies du BRCA, un des gènes impliqués dans le développement du cancer du sein qui, normalement, maintient l'intégrité génomique afin de prévenir la prolifération incontrôlée de cellules mammaires. Dans le cas d'une mutation de ce gène, les anti-PARP sont très efficaces dans la prise en charge des patientes. Ces inhibiteurs de PARP vont probablement prendre une importance considérable dans le traitement des cancers liés aux mutations BRCA.
Le travail des oncologues consiste aujourd'hui à découvrir les meilleures associations entre les différentes molécules. "Pour ce type de cancer, on dispose depuis peu de nouveaux traitements ciblés oraux qui peuvent considérablement améliorer le pronostic des patientes lorsqu’on les associe à l’hormonothérapie " explique le Dr Mahasti Saghatchian, oncologue spécialiste du cancer du sein à l’hôpital américain de Neuilly.
Un cancer du sein métastatique peut aussi se soigner, selon la situation, avec une chimiothérapie ou des médicaments ciblés qui bloquent de mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses.Et pour certaines tumeurs, une chirurgie ou une radiothérapie peuvent également être nécessaires en association avec les traitements à bas de médicaments. La chirurgies est le plus souvent utilisée pour un traitement local des métastases, c'est à dire en intervenant sur le ou les organes dans lesquels la tumeur initiale s'est propagée.