- Les scientifiques ont noté grâce à une IRM que la région du cerveau appelée gyrus rectus droit, impliquée dans l’olfaction, est anomale.
- Les scientifiques ont noté grâce à une IRM une anomalie dans la région du cerveau appelée gyrus rectus droit, impliquée dans l’olfaction et un hypersignal dans les bulbes olfactifs.
- Vingt-huit jours plus tard ces anomalies ont disparu ainsi que les symptômes.
- Des résultats similaires ont été observés sur une patiente à Marseille.
La perte d’odorat liée coronavirus SARS-CoV-2 pourrait avoir des conséquences sur une partie du cerveau, celle qui est justement impliquée dans l’olfaction. Des chercheurs italiens ont étudié les examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau d’une jeune femme de 25 ans. Celle-ci était atteinte du Covid-19 et avait, entre autres symptômes, une anosmie, c’est-à-dire une perte d’odorat. Ils viennent de publier leurs travaux dans la revue JAMA Neurology.
Lésions sur les bulbes olfactifs
Le jour où ses premiers symptômes se sont manifestés, la patiente fait une IRM cérébrale. Sur les clichés de l’examen, les scientifiques notent que la région du cerveau appelée gyrus rectus droit, impliquée dans l’olfaction, est anomale. Ils observent également que la patiente présente un hypersignal dans les bulbes olfactifs. Ces derniers sont chargés de transmettre au cerveau les informations liées à l’odorat. Une lésion sur au moins l’un des deux bulbes olfactifs peut suffire à entraîner une perte d’odorat. Vingt-huit jours plus tard, alors que la patiente a totalement retrouvé l’odorat, une autre IRM de son cerveau est réalisée. Sur celle-ci, les anomalies visibles dans la première IRM ont quasiment toutes disparues.
Les chercheurs estiment que le SARS-CoV-2 peut pénétrer dans le bulbe olfactif pour ensuite se faufiler jusque dans le système nerveux central du cerveau. Une fois atteint, il y provoque donc une atteinte directe qui engendre un dysfonctionnement olfactif. Ainsi, l’anosmie serait d’origine neurosensorielle. Néanmoins, pour vérifier leurs résultats, les auteurs auraient besoin des analyses du liquide céphalo-rachidien, examens qui n’ont malheureusement pas été effectuées sur cette patiente. Mais, pour approfondir leurs travaux, les auteurs pourraient aussi examiner le cerveau de patients décédés du Covid-19 et ainsi vérifier la présence ou non de particules virales dans leur tissu cérébral. Ce qui serait une preuve supplémentaire que le Covid-19 peut atteindre le cerveau.
Une autre étude obtient des résultats similaires
En mai dernier, des neuroradiologues de l’hôpital de la Conception à Marseille avaient obtenu des résultats similaires. Dans la revue Neurology, ils avaient présenté leurs travaux sur le cas d’un patient de 27 ans, atteint du SARS-CoV-2. D’abord porteur asymptomatique, ce jeune médecin avait été dépisté dans le cadre de son travail. Mais quatre jours après ce test, deux symptômes apparaissent : perte de goût et d’odorat. Sur l’IRM qu’il passe quelques jours plus tard, les neurologues observent un œdème bilatéral des bulbes olfactifs - qui ont grossi de façon anormale - et un hypersignal altéré. Le patient retrouve l’odorat quatorze jours plus tard. Bien que guéri, il fait une autre IRM vingt-quatre jours après les premières manifestations de ses symptômes. Comme dans l’autre étude, les anomalies précédemment observées ne sont plus visibles sur cette IRM.
Ces deux études ne sont pas suffisantes pour en tirer des conclusions générales et validées scientifiquement. Néanmoins, elles semblent corroborer la même hypothèse : les patients atteints de SARS-CoV-2 qui ont une anosmie, présentent des anomalies au niveau du système nerveux central du cerveau. Celles-ci disparaissent quand ils retrouvent l’odorat.