L’association d’un inhibiteur de BRAF (encorafénib) et d’un anticorps monoclonal anti-EGFR (cétuximab), avec ou sans inhibiteur de MEK (binimétinib) améliore la survie globale et le taux de réponse objective chez des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique avec mutation BRAFV600, ayant progressé malgré une ou deux lignes de traitement.
Les données actualisées à 6 mois de l’étude BEACON, présentées lors du congrès de l’ASCO, font état d’une survie globale médiane de 9,3 mois avec la triple association (HR 0,60, 0,47-0,75) et la double association (HR 0,61, 0,48-0,77) versus 5,9 mois dans le groupe traitement standard.
Bénéfices de la double et de la triple association
L’essai BEACON, étude de phase 3 randomisée a comparé, dans un contexte de progression après une ou de ligne de traitement, la triple association encorafénib/cétuximab/binimétinib (224 patients) et la double association encorafénib/cétuximab (220 patients) à un protocole laissé au choix des investigateurs (irinotécan et cétuximab ou FOLFORI et cétuximab, 221 patients). Une analyse intermédiaire avait déjà souligné les bénéfices de la triple et de la double association, qui se confirment avec 6 mois de plus de recul.
Le profil de tolérance a été similaire à celui rapporté antérieurement, avec un taux d’effets indésirables de grade 3 ou plus de respectivement 65,8%, 57,4% et 64,2%.
Des analyses en sous-groupes, menées rétrospectivement, suggèrent que certains patients (en fonction du score ECOG, du statut tumoral ou encore du nombre de sites métastatiques) bénéficieraient plus de la triple ou de la double association
En l’absence de traitements spécifiques, les patients ayant un cancer colorectal métastatique avec mutations du gène BRAF (5 à 10 % des cas) ont pendant longtemps été traités par chimiothérapie avec ou sans agent anti-EGFR. Sur la base de données expérimentales et cliniques prometteuses, l’essai BEACON a été mis en place pour évaluer dans ce contexte l’intérêt de l’association d’un inhibiteur de BRAF (encorafénib), d’un inhibiteur de MEK (binimétinib) et d’un inhibiteur d’EGFR (cétuximab).