- Le cancer de la vessie est le septième plus fréquent en France.
- Une nouvelle étude montre que l'immunothérapie et la molécule avélumab permettent de réduire les risques de décès de 30 à 50%.
- L'avélumab n'est pas encore disponible en France.
Le cancer de la vessie est l’un des plus fréquents puisqu’il est le septième cancer le plus récurrent et même le second cancer urinaire après celui de la prostate. “Les cancers urogénitaux, environ 15 000 cas par an en France et 5 000 décès, sont surtout représentés par les cancers de la vessie. Ils sont complexes à gérer, ajoute le docteur Yohann Loriot, cancérologue à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Les patients sont âgés (plus de 65 ans), souvent porteurs de multiples pathologies (insuffisance rénale, hypertension... ) et environ 10 % ont déjà des métastases au moment du diagnostic.”
L’immunothérapie comme traitement d’entretien
Une nouvelle étude, présentée à l’occasion de l’ASCO, le congrès international consacré au cancer, a montré les bienfaits de l’immunothérapie pour soigner les patients atteints d’un cancer de la vessie avancé sans effets secondaires majeurs. Cette thérapie dite d’entretien avec une molécule, l'avélumab de la famille dite des anti PD-L1, diminue de 30 à 50% les risques de décès. “Ces données vont rapidement changer nos pratiques, se réjouit le docteur Yohann Loriot, en imposant ce traitement de maintenance en première ligne chez tous les patients dont la maladie ne progresse pas.”
Cet essai international, nomme JAVELIN, a inclus 700 patients qui ont été tirés au sort, randomisés, certains recevant les sels de platine seuls tandis que les autres les ont reçus avec l’avélumab, et suivis pendant 19 mois. Ces patients avaient déjà été traités avec des sels de platine, utilisés dans le cadre d’une chimiothérapie, mais chez eux “des phénomènes de résistance s'installent rapidement, la moitié d'entre eux décédant souvent dans la première année”, précise Yohan Loriot. C’est pour aller au-delà de cette résistance que la stratégie de maintenance a été utilisée dans cet essai pour anticiper et administrer dès le début l’immunothérapie comme traitement d’entretien.
La molécule pas encore disponible en France
Cette étude, espèrent les chercheurs, pourrait conduire à la mise à disposition de l’avélumab en France, uniquement disponible aux États-Unis. “Au-delà de ces résultats de survie, c'est aussi une bonne nouvelle pour des pathologies dont on ne parle pas souvent et qui sont souvent laissées pour compte”, abonde Yohan Loriot. Par ailleurs, d’autres combinaisons associant plusieurs anti-PDL1 sont à l’étude dans le monde.