- En l'espace de deux mois, la Fondation de France et ses partenaires ont récolté plus de 27 millions d'euros.
- Ces fonds ont essentiellement été utilisés pour venir en aide aux personnels soignants, aux associations et en soutien à la recherche.
Le 17 mars, la France entrait en confinement. Quelques jours plus tard, la Fondation de France, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et l’Institut Pasteur s’alliaient pour collecter des fonds pour soutenir les soignants, la recherche et aider les personnes vulnérables en pleine pandémie de coronavirus. Deux mois et demi plus tard, l’opération a permis de collecter plus de 27 millions d’euros. A ce jour, plus de 500 projets ont été mis en œuvre sur l’ensemble du territoire national pour un montant de près de 19 millions d’euros.
L’aide aux personnels soignants
“Nous sommes en contact avec de nombreux CHU et sommes en train de faire remonter les projets pour aider les soignants en matière de matériel et éventuellement de mises en place de cellules psychologiques”, expliquait Frédéric Théret, directeur du développement de la Fondation de France, à Pourquoi docteur le 28 mars.
Deux mois plus tard, 5,9 millions d’euros ont été engagés pour soutenir les soignants. “Dès les premières semaines, une aide pour de l’achat de matériel médical a été mise en place pour de nombreux CHU et hôpitaux partout en France”, précise la Fondation dans un communiqué. Concernant l’aide psychologique, une unité de ressources et de soutien a par exemple été mise en place au Centre hospitalier de Mulhouse. Pour aider les soignants dans leur quotidien, des centaines de repas ont été livrés chaque jour dans les hôpitaux grâce au soutien apporté à des associations comme Ecotable ou Food de Rue. A l’AP-HP, des espaces de repos pour les soignants et d’accueil pour les familles des patients ont été mis en place.
Le soutien aux projets de recherche
“Concernant la recherche, nous sommes en train de sélectionner des projets, notamment sur l’étude de l’évolution du virus, sur les réponses de traitement, sur la mise en place de vaccins et de protocoles cliniques plus adaptés puisqu’on découvre au fur et à mesure cette nouvelle maladie”, expliquait Frédéric Théret à Pourquoi docteur il y a deux mois. Aujourd’hui, 4,4 millions d’euros ont été engagés pour financer 8 projets de recherche prioritaires proposés par l’Institut Pasteur et l’AP-HP. Le projet MacCov (Inserm) a par exemple pour objectif de trouver un traitement pour bloquer l’inflammation à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aiguë chez les malades de la Covid. Des projets de recherches en sciences humaines et sociales ayant pour but “d’apporter des éclairages nouveaux sur la gestion de l’épidémie, ses conséquences aux plans individuel et collectif, politique et/ou social…” ont également été aidés.
Le soutien aux associations de proximité qui agissent auprès des personnes vulnérables
“Les difficultés du pays ne s’arrêtent pas à cause du coronavirus, rappelait Frédéric Théret le 28 mars. Les SDF sont toujours à la rue, les personnes âgées, seules chez elles, le restent. On essaye de mettre en place des relais pour que les gens se fassent livrer les repas, on avait des programmes pour aider les gens qui sont en situation de handicap à se lever…”. Aujourd’hui, l’appel aux dons a permis d’engager neuf millions d’euros pour soutenir les associations.
Concernant les personnes en état de grande précarité, la Fondation de France supporte la Fraternité Belle de Mai, qui organise des repas hebdomadaires gratuits pour les plus démunis à Marseille. A Sète, les Bons Samaritains entraide et solidarité mettent en place cinq maraudes par semaine où des bénévoles fournissent des repas chauds, des vêtements et des produits de première nécessité à des personnes sans domicile fixe. A Strasbourg, le Centre Bernanos a fourni du matériel informatique à des jeunes migrants afin qu’ils puissent suivre les cours à distance pendant le confinement.
Pour les femmes victimes de violences conjugales, la Fondation de France, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici et Fondation des Femmes se sont alliées pour aider plusieurs associations à mettre à l’abri les femmes concernées et leurs enfants sur l’ensemble du territoire. Des services d’appels d’urgence ont été créés, des applications d’alerte d’assistance développées et les capacités d’hébergement renforcées.
Pour les enfants endeuillés par la Covid, le dispositif Histoire d’en parler (association Baobab) permet à des pédiatres et des psychologues d’accompagner les jeunes qui ont perdu un parent lors de l’épidémie au CHU de Toulouse.
Pour les personnes en souffrance psychique, les dons ont servi à soutenir plusieurs structures, parmi lesquelles l’hôpital du Vinatier et l’Association francophone de remédiation cognitive à Lyon qui a mis en place une équipe mobile de psychiatrie qui rend visite à domicile aux individus les plus à risques.
Enfin, pour les personnes en situation de handicap, l’Association des paralysés de France de l’Isère et de la Drôme/Ardèche a créé une plateforme qui permet de soutenir près d’une soixantaine d’individus sur l’ensemble du territoire. Un centre téléphonique recueille les besoins et coordonne les interventions. Ces dernières vont des soins à l’aide aux tâches ménagères en passant par le soutien administratif et psychologique.