- La revue britannique The Lancet est revenue sur son étude et a reconnu d’“importants doutes” sur les données utilisées.
- Un audit indépendant est en cours sur la validité des données utilisées.
- Le professeur Didier Raoult a fait l'objet d'un signalement en justice pour avoir administré de l'hydroxychloroquine à certains patients sans leur consentement.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la chloroquine. Un temps présenté en solution miracle contre le virus, le traitement a depuis fait l’objet de nombreuses critiques. Une étude, publiée fin mai dans la revue scientifique The Lancet a conclu son inefficacité et le risque de décès qui lui est associé. Une conclusion qui a amené l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à suspendre toutes les études menées avec la chloroquine. Dans la foulée, une centaine de scientifiques se sont alliés dans une lettre ouverte pour remettre en cause la méthodologie et les données utilisées dans cette étude. Des chercheurs australiens s’interrogent par exemple sur des différences entre les données officielles du pays et celles utilisées par l’étude.
Un audit indépendant en cours
Ce mardi 2 juin, la revue britannique The Lancet est revenue sur son étude et a reconnu d’“importants doutes”. Dans un communiqué, les éditeurs “alertent” les lecteurs sur “d’importants doutes scientifiques [qui] ont été soulevés au sujet des données rapportées dans l'étude de Mandeep Mehra, publiée dans The Lancet le 22 mai 2020”. Ces derniers ajoutent qu’un “audit indépendant au sujet de la provenance et de la validité des données” de cette étude est en cours et que les résultats sont attendus “très bientôt”.
We have published an Expression of Concern on the paper by Mehra et al on hydroxychloroquine and chloroquine published on May 22, 2020 https://t.co/yQ9irhRHxx pic.twitter.com/5I1NXTKTjo
— The Lancet (@TheLancet) June 2, 2020
Une enquête judiciaire contre Didier Raoult
En attendant de connaître les résultats de l’audit indépendant, les traitements à base de chloroquine sont toujours suspendus dans plusieurs pays par mesure de précaution. La France, notamment, a également arrêté d’utiliser cette molécule. D’autres pays comme le Brésil continuent d’utiliser ce traitement. Aux États-Unis, Donald Trump a annoncé prendre de l’hydroxychloroquine afin de se prémunir d'une éventuelle infection au Covid-19.
À l'initiative des traitements à base de chloroquine, le professeur Didier Raoult s'est félicité de ce retournement de situation et a tweeté “le château de cartes s'effondre”. Dans le même temps, Le Canard enchaîné a révélé ce mercredi 3 juin que le directeur de l'IHU de Marseille a fait l'objet d'un signalement en justice pour avoir administré de l'hydroxychloroquine à certains patients sans leur consentement. L'Agence nationale du médicament a mené sa propre enquête et saisi l'Ordre des médecins.