L'Union européenne est peut-être un marché unique, mais les mœurs et visions de la crise sanitaire sont très différentes d'un État à un autre. L'agence d'études économiques privée britannique, Mintel, a entrepris une étude sur l'impact du Covid-19 sur les valeurs et envie des 1 000 européens dans les six pays les plus peuplés, dont le Royaume-Uni en plein négociation pour l'après-Brexit. Un panel réalisé sur 'Internet' auprès des personnes de plus de 16 ans et sélectionnés selon la méthode de l'échantillonnage aléatoire par leur partenaire Lightspeed GMI. En ce qui concerne l'échantillon français, l'organisme assure qu'il est représentatif "de la population française en termes d’âge, sexe et de région." Or selon leurs résultats qu'ils ont bien voulu communiquer - l'ensemble des données est réservée à leurs clients-, les européens semblent vivre le déconfinement différemment.
Plus grande attention à la famille et aux amis au Royaume-Uni et en France
À la question "depuis le début de l'épidémie à quel point accordez-vous le plus de priorité aujourd'hui ?", la première préoccupation semble être "maintien du contact avec la famille et les amis". Elle est particulièrement forte sur les panels du Royaume-Uni (57%), France (55%), un peu moindre en Italie (47%) et en Espagne (46%). En Allemagne (38%) et en Pologne (34%), elle semble moins adhérer. La raison semble être que ces population n'ont pas vécu de la même façon la crise de la Covid-19. Rappelons que Royaume-Uni, fort de 66,65 million d'habitants, est le deuxième pays le plus endeuillé selon les statistiques de l'Université Johns Hopkins. Au 4 juin, le pays outre-manche déclare officiellement 39 811 décès sur son territoire soit 0,59‰. De même la France est, selon cette statistique américaine, le 5e pays ayant le plus de mort de la Covid-19. Ses 29 024 trépassés sur son sol, représente un taux de 0,43‰ morts par rapport à sa population. Cependant, si l'Italie (3e pays le plus endeuillé selon cette université) et l'Espagne (6e) ne sont pas devant peut-être que cela est dû à leurs structures sociales où parents et enfants vivent davantage sous le même toit ou à proximité. Quant à l'Allemagne et la Pologne, ces pays ont été relativement épargné et par la maladie et par les restrictions du confinement. Cela a sûrement moins marqué leurs habitants.
À une moindre échelle, l'activité physique et manger sainement sont également mis en avant lors de ce questionnaire. Ils deviennent une plus grande préoccupation qu'avant la crise respectivement pour 34% et 31% des Britanniques, 33% et 37% des Français, 32% et 34% des Italiens, 27% et 29% des Espagnols, 24% et 29% des Polonais et 19% et 22% des Allemands. Pourquoi les habitants de l’hexagone et des terres polonaises semblent plus intéressés par ce qu'il y a dans leur assiette que par leur forme physique ? L'étude n'apporte pas de réponse.
Vite revoir ses proches et changer d'air
Dans sa deuxième question, le sondage demande quelle activité soient-ils le plus faire lors du déconfinement. Sur un panel de 11 réponses, les européens questionnées ont "passer du temps avec la famille ou des amis". Ils ont tous placé ce choix en premier avec une moyenne de 53 %, une forte envie qui atteint les 61 % chez les Français et les Espagnols, tandis que les Allemands semblent les moins enclins à ces retrouvailles (39%).
Rapidement, changer d'air est l'une des envies les plus pressantes. Là les Polonais (38%) arrivent en tête de ce désir de partir en vacances suivis par les Italiens (34%) et les Allemands (33%). Les plus frileux sont les Britanniques (28%) et les Français (27%). Peut-être que leur pessimisme concernant la santé économique freine leur ardeur. Puis "manger dehors" (moyenne à 25%) et "se rendre chez le coiffeur ou un esthéticien" (moyenne à 24%) sont également demandées.
Suivent ensuite, "prendre un verre" (22%) très demandé par les Espagnols (40%), reprendre ses exercices de routine (16%) puis aller au cinéma ou au théâtre (15%). Arrive ensuite ex aequo faire des emplettes (13%) une envie plus Britannique (17%) qu'Espagnole (8%) et retourner à l'école ou au travail (13%) où les Italiens (17%) dépassent les Allemands (9%). Se rendre à un évènement comme un concert de musique (9%) ou assister à une rencontre sportive (6%) laisse entrevoir d'importantes disparités. Les Allemands plébiscitent le retour des concerts (11%) et des évènements sportifs (10%) tout comme les Polonais (15% pour l'un et 8% pour l'autre). Si les Français se montrent très frileux envers ces deux activités collectives (5% et 4%), ses voisins également très touchés par la Cvodi-19 sont plus ambivalents. Les Britanniques sont 9 % à vouloir retourner assister à une rencontre sportive et 7 % pour de la musique, alors que les Italiens et les Espagnols sont moins pressés par le sport (5%) mais plus pour la musique (9%).