Avec plus de 30 000 morts par an, le cancer du poumon est le plus meurtrier en France : seuls 17% des patients sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Ecole de médecine Wake Forest démontre l'implication de la nicotine dans le développement de métastases cérébrales chez les patients atteints d'un cancer du poumon.
Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC)
On distingue deux types de cancers du poumon: le cancer bronchique à petites cellules (CPC) qui est étroitement lié à la consommation tabagique et qui représente 15% de l'ensemble des cancers du poumon, et le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) qui représente plus de 80% des cas et se divise en trois catégories (les adénocarcinomes, qui représentent actuellement 60% des cas de CBNPC, les carcinomes épidermoïdes, représentant 30% des cas et les carcinomes à grandes cellules, qui sont plus rares).
Lorsque l'on diagnostique un cancer du poumon CBNPC, il est recommandé de rechercher d'éventuelles métastases cérébrales. Néanmoins, cet “effet secondaire” était jusqu'alors mal compris. Aujourd'hui, les chercheurs pensent que la nicotine, un produit chimique non cancérigène présent dans le tabac, favoriserait en fait la propagation des cellules cancéreuses du poumon vers le cerveau.
L'effet dévastateur de la nicotine
Un constat dressé après l'examen de 281 patients atteints de ce type de cancer du poumon : les fumeurs présentaient une incidence significativement plus élevée de cancer du cerveau. En effet, la nicotine favoriserait les métastases cérébrales en traversant la barrière hémato-encéphalique pour modifier la microglie — une population de cellules gliales qui forme la principale défense immunitaire active du système nerveux central.
Afin d'inverser ces effets dévastateurs de la nicotine, les chercheurs se sont tournés vers le parthénolide, une substance produite par la grande camomille dans ses fleurs et fruits, qui serait capable de bloquer les métastases cérébrales induites par la nicotine chez les souris. Si d'autres études incluant des oncologues doivent être menées, cette découverte constitue une piste sérieuse dans le traitement des cancers du poumon CBNPC, notamment pour améliorer son pronostic.