La Metformine est l’un des traitements les plus prescrits dans le monde pour traiter le diabète de type 2. Classé dans la liste des médicaments essentiels par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce traitement permet de faire baisser le taux de glucose dans le sang. Un effet hypoglycémiant qui pourrait également servir pour soigner les patients atteints de sclérose en plaques.
Les selles impliquées
Si les effets positifs de la Metformine ont été démontrés, son mécanisme d’action demeure globalement incompris. Des chercheurs japonais de l’Université de Kobe pourraient bien en avoir décodé une partie grâce à l'emploi d'une technique d'imagerie de pointe, habituellement utilisé pour révéler la présence de cancers cachés. Ils ont utilisé la tomodensitométrie par émission de positons au fluoro-2-désoxyglucose (FDG-PET) conjuguée avec un scanner et un appareil à IRM pour comprendre comment le traitement agit sur l’organisme puisque le FDG agit dans l’organisme comme le sucre et certains cancers ont une appétence reconnue pour le sucre. Ils ont publié leurs résultats dans la revue Diabetes Care.
Les chercheurs ont suivi le parcours du FDG, et donc du sucre par analogie, dans l’organisme des patients qui prennent de la Metformine. Ils se sont rendu compte que le sucre s’accumule fortement dans l’intestin. Ils ont ensuite étudié séparément la paroi de l'intestin et son contenu, notamment les selles pour constater que la Metformine provoque une excrétion de sucre du sang vers l'iléon (la partie terminale de l'intestin grêle) avant d’être évacué par les selles. Une découverte inattendue pour les chercheurs qui n’imaginaient pas du sucre dans les selles.
La Metformine et sa triple action
Ce sont 3,7 millions de personnes qui sont concernées par un traitement médicamenteux pour le diabète en France, soit 5,4% de la population. La Metformine est largement utilisée pour car elle présente l’avantage de diminuer le taux de sucre dans le sang sans pour autant favoriser la sécrétion d’insuline, l'hormone de régulation de la glycémie. Concrètement, ce médicament réduit la production de glucose par le foie en arrêtant deux mécanismes, la néoglucogenèse et la glycogénolyse. Il favorise également la captation et l'utilisation du glucose par les muscles en augmentant la sensibilité à l’insuline et retarde l'absorption intestinale du glucose apporté par l'alimentation.