Pour éviter la propagation du coronavirus, la plupart des pays européens ont pris le pari du confinement. Un choix judicieux selon une étude britannique réalisée par des chercheurs de l’Imperial College de Londres qui estime à 3,1 millions le nombre de morts évités grâce à cette mesure dans 11 pays européens, dont 690 000 vies en France. Il s’agit de l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la France, l'Italie, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature ce lundi 8 juin.
Le confinement a permis de réduire considérablement le nombre de décès
Les effets importants causés par les mesures de confinement de la population ont poussé les chercheurs à faire cette étude afin de prouver leurs intérêts. “Mesurer l'efficacité de ces mesures est important, étant donné leur influence économique et sociale”, ont-ils souligné. Pour l’étude, ils ont comparé le nombre de décès recensés sur la base de données du Centre européen de prévention et contrôle des maladies avec le nombre de décès qu'il y aurait eu en l'absence de mesures de contrôle, estimé par modélisation mathématique.
Outre un nombre important de décès évités, les mesures de confinement ont permis de faire baisser de 82% en moyenne le nombre de nouvelles personnes contaminées par chaque personne infectée. Cela a permis au taux de reproduction du virus de passer en dessous de 1, seuil en deçà duquel le nombre de nouveaux cas diminue.
La situation s’améliore en Europe mais s’aggrave dans le monde
Actuellement, la situation sanitaire s’améliore en Europe mais s’aggrave dans le monde. Dans une conférence de presse, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dressé un état des lieux mondial. “Plus de 100 000 nouveaux cas ont été recensés sur 9 des 10 derniers jours. Hier, le bilan s'est élevé à plus de 136 000 nouveaux cas” soit le chiffre le plus élevé sur une journée, a-t-il présenté. Parmi ces nouveaux cas, 75% d’entre eux sont le fait de dix pays, principalement situés sur le continent américain et en Asie du sud.
Concernant les pays où la situation s’améliore, le patron éthiopien de l’OMS prévient contre un éventuel relâchement. “La plus grande menace est désormais le laisser-aller. La plupart des gens dans le monde sont encore susceptibles d'être infectés. Nous en sommes à six mois depuis le début de la pandémie, ce n'est pas encore le moment de lever le pied”, a-t-il martelé.