Le ton monte en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers. Alors que 21 des 35 écoles primaires de la ville restent fermées, un collectif d'une quinzaine de parents d'élèves a déposé un recours devant le tribunal administratif de Montreuil, le 8 juin. Objectif : obtenir la réouverture de "l'ensemble" des établissements. "On réclame un assouplissement des ouvertures pour permettre à un plus grand nombre d'élèves d'aller à l'école et plus souvent", a expliqué Élodie Brunel, membre du collectif "apolitique", à l'AFP, relayée par franceinfo.
En cause : les modalités d'accueil fixées par la municipalité, qui ne permettraient "qu'à un nombre trop restreint d'enfants d'aller à l'école". "Tous les enfants pourront être accueillis dans de bonnes conditions grâce à l'action des services municipaux et de l'Éducation nationale si leurs parents le souhaitent", a pour sa part assuré la maire d'Aubervilliers, Mériem Derkaoui, sur sa page Facebook le 9 juin.
"Une atteinte grave et manifestement illégale au droit à l'éducation et à l'instruction"
Trois jours auparavant, Jean-Michel Blanquer avait réitéré sa volonté de voir un maximum d'élèves se rendre en cours avant la rentée de septembre. "Je suis l’avocat du retour à l’école", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse, comme le rapporte 20 Minutes. "On est face à un mensonge d'État, réplique Alixe Rivière, coprésidente de la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves du 93 (FCPE 93), au micro de France 3. C'est-à-dire que vous avez le ministre de l'Éducation nationale qui explique aux familles que tout le monde peut remettre son enfant à l'école, mais ce n'est pas vrai : il n'y a pas de places".
Ce n'est pas la première action en justice de ce genre en Seine-Saint-Denis. Déjà saisi courant mai contre la fermeture des écoles maternelles de Bobigny jusqu'en septembre, le tribunal administratif de Montreuil s'était prononcé en faveur d'un parent d'élève. "L'arrêté du maire porte une atteinte grave et manifestement illégale au droit à l'éducation et à l'instruction", avait estimé la juge des référés, selon l'AFP, dont Le Point se fait l'écho. Il avait ainsi été décidé qu'il revenait à la ville de "définir pour le 3 juin les modalités d'accueil dans les grandes sections de ses écoles maternelles, en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées". Néanmoins, le tribunal administratif n'avait imposé aucune date de réouverture.