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Les 18-30 ans sont pessimistes mais font porter la faute au "système" plus qu'au coronavirus

Par Floriane Valdayron

Avec le baromètre "#MoiJeune, Déconfiné et demain ?", "20 Minutes" et OpinionWay se sont intéressés à la perception de la crise par les 18-30 ans. Le sondage révèle notamment que le terme de "génération Covid" ne convient pas à la majorité des 774 personnes interrogées.

fizkes/iStock

S'ils sont moins susceptibles de développer une forme grave de la Covid-19 que les seniors, les 18-30 ans risquent de supporter le coût de la crise économique qui s'annonce. Pourtant, 70% des concernés estiment qu'il est choquant de dire que l'on a sacrifié leur génération pour sauver les plus âgés, selon le baromètre "#MoiJeune, Déconfiné et demain ?", mené par 20 Minutes et OpinionWay.

Réalisé du 5 au 8 juin auprès de 774 personnes âgées de 18 à 30 ans, ce sondage révèle notamment que 85% des jeunes considèrent que le confinement était une mesure juste. À l'inverse, 22% estiment qu'il était disproportionné. De même, 64% privilégient la santé de tout le monde, tandis que 34% d'entre eux placent les libertés individuelles en priorité. "Est-ce que les plus âgés sauront nous rendre la pareille dans la période difficile qui s’annonce ? À voir", s’interroge par exemple Élise, sollicitée par nos confrères.

81% des sondés ne se reconnaissent pas dans le terme de "génération Covid" 

Par ailleurs, les sondés redoutent les difficultés liées à la crise : ils sont 60% à penser qu'ils auront une vie moins facile que leurs parents. Un chiffre qui atteint 70% chez les personnes âgées de 28 à 30 ans. Le pessimisme ne s'arrête pas là : 56% des jeunes interrogés considèrent que leur génération est celle qui payera le plus lourd tribut à la crise. Une idée largement reprise dans les médias, avec le terme de "génération sacrifiée", également utilisé par 35% des sondés.

Autre expression fréquemment employée : la "génération Covid". Bien qu'elle soit très répandue, 81% des jeunes interrogés ne se reconnaissent pas dans ces mots. Pour eux, ils ne devront pas uniquement payer les conséquences de l'émergence du nouveau coronavirus. "Le Covid n’est pas responsable de la crise que l’on va traverser, c’est le système actuel qu’il faut blâmer, estime Marine, contactée par 20 Minutes. Il repose sur la surconsommation à tout prix, et le moindre grain de sable dans la machine oblige à sacrifier les jeunes générations".  

37% des jeunes veulent s'engager pour contribuer positivement au monde d'après

Si la majorité des sondés (36%) préfèrent le terme de "génération galère", 29% d'entre eux sont plus optimistes et se prononcent en faveur du nom de "génération des solutions". "Nous commençons notre vie d’adulte à une période où l’on va devoir commencer par résoudre des problèmes environnementaux, sanitaires, économiques, sociétaux que l’on n’a pas causés, témoigne Caroline auprès de nos confrères. Repenser l’éducation, les objectifs de vie, les fondamentaux, voilà qui serait bénéfique. On voit aujourd’hui que la consommation ne rend pas heureux, ne nous sécurise pas. Pourquoi ne pas placer le bien-être humain comme nouveau but ?"

En ce sens, 37% des sondés disent vouloir s'engager pour contribuer positivement au monde d'après. La priorité : l'environnement. En effet, si 72% d'entre eux estiment qu'il s'agit du combat principal dans les deux ans à venir, ils sont seulement 28% à considérer qu'atténuer les effets de la crise économique est la priorité. Mais, pour l'heure, 43% des sondés préfèrent ne pas penser aux conséquences de la situation actuelle et profiter de la vie telle qu'elle est.