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QUESTION D'ACTU

Covid-19

Avant le retour de la bise, apprenez à soigner les contacts humains !

La distanciation sociale, en vigueur pour lutter contre la propagation du coronavirus, a mis un frein aux câlins et aux baisers entre individus. Une perte de chaleur humaine qui peut se compenser par d’autres petites attentions.

Avant le retour de la bise, apprenez à soigner les contacts humains ! kzenon/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le contact humain permet de réduire le stress, d'améliorer le sommeil, est essentiel au développement d'un nourrisson et pour les personnes âgées.
  • Il faut repenser notre rapport à l'autre et compenser la perte de chaleur humaine par des marques d'affections comme une meilleure écoute, un cadeau ou le choix des mots.

La pandémie de coronavirus, et les mesures barrières qui en ont découlé, ont modifié nos rapports humains. Les check du coude, du pied, le salut militaire, ou les signes de la tête ont remplacé les poignées de main, la bise ou encore les check de la main plus ou moins personnalisés. “Les contacts sociaux sont très ritualisés, quasi automatiques, et maintenant on doit y faire attention”, contextualise pour Pourquoi Docteur Benjamin Lubszynski, psychothérapeute à Paris. Un modèle qu’il faut réinventer pour ne pas perdre les bienfaits apportés par les contacts physiques.

Le contact humain, essentiel pour les bébés et les personnes âgées

Les marques physiques d’affection sont essentielles et ont un pouvoir médical sur notre organisme. Ils sont même essentiels pour les nouveaux-nés. Faire un câlin permet d'améliorer le sommeil et le système immunitaire mais aussi de réduire le stress et la dépression. Une étude publiée dans la revue Neuropsychopharmacology montre que les amitiés masculines et les manifestations de celles-ci (générosité, affection…) permettent de lutter contre le stress en contrant ses effets physiologiques. Dans une étude publiée dans la revue Pediatrics, des chercheurs ont montré que les enfants prématurés ayant bénéficié du “peau-à-peau” ont deux fois plus de chances d’atteindre leur 20e anniversaire que ceux qui n’ont reçu que les soins standard. “Les humains ont des voies cérébrales spécifiquement dédiées à la détection du toucher affectueux, décrit au New York Times Johannes Eichstaedt, spécialiste des sciences sociales et de la psychologie informatique à l'Université de Stanford. Nos systèmes biologiques communiquent notre sentiment de sécurité, le sentiment que nous sommes aimés ou encore que nous ne sommes pas seuls par le toucher affectueux.”

Pour certaines personnes, ce contact humain permet même de jouer le rôle de thérapie. C'est notamment le cas pour les seniors. “Chez les personnes âgées, et a fortiori celles qui ont des problèmes dégénératifs, nous savons que le contact véhicule une série de sensations et d’informations qui restent chez elles et qui permet de les stimuler, les réconforter et de leur apporter de la sécurité, confirme Benjamin Lubszynski. Le contact physique est primordial pour ces personnes, que ce soit avec les proches ou avec le personnel soignant, le coiffeur ou à travers les soins de pédicure ou de manucure. Cela a beaucoup d’importance dans les Ehpad.”

Redonner de la liberté aux enfants, peu à risque

Le toucher définit le rapport que l’on entretient avec l’autre. Il arrive très vite puisqu’il constitue l’une de nos premières actions lorsque l’on rencontre quelqu’un. “Souvent, on sert la main ou on embrasse avant même de parler, poursuit Benjamin Lubszynski. Il y a quelque chose dans le toucher qui est direct et qui véhicule, un peu comme l’odeur, une information sensorielle et émotionnelle très forte. C’est l’une des premières choses qui permet de connaitre quelqu’un : il y a le physique et les vêtements puis vient la poignée de main ou les baisers qui donnent beaucoup d’informations sur l’origine sociale, l’éducation, la politesse, la distance que la personne entretient avec vous ou sur son ambition envers vous, qu’elle soit amicale ou amoureuse.”

Chez les enfants, le toucher est essentiel pour sa constitution et son épanouissement. En outre, plusieurs études ont montré que face à la Covid-19, ils sont peu à risque et sont de petits contaminateurs. “Les protocoles mis en place dans les écoles ne tiennent pas compte de cette réalité, plaide Jean-Paul Stahl, infectiologue au CHU de Grenoble. Le coup des masques en maternelle ou de la désinfection des stylos après chaque utilisation est extrême. Au début de l’épidémie nous manquions d’informations donc les mesures de confinement étaient appropriées. Maintenant que l’on en sait plus, et notamment que les enfants sont peu à risque, il faut leur redonner de la liberté.”

Un rééquilibrage, à la manière d’une personne qui perd un sens

Cette situation inédite, induite par la crise sanitaire, nous impose à repenser notre manière de se comporter avec l’autre. Partout dans le monde, de nouvelles manières de se saluer pullulent sur internet, comme en Chine où est apparu le “Wuhan check”, en référence à la région chinoise d’où est partie la pandémie, qui consiste à se dire bonjour avec les pieds. Mais ces marques affectives peuvent également être remplacées par d’autres moyens. “On peut compenser par le souci de l’autre, propose Benjamin Lubszynski. On peut apporter de la douceur avec sa manière de parler. La chaleur que l’on perd avec le contact peut se retrouver avec les mots. On peut également compenser avec des petites attentions comme apporter un cadeau. C’est un rééquilibrage, à la manière des personnes qui perdent un sens et où les autres vont se décupler.”

Pour contourner les règles de distanciation sociale tout en continuant de veiller à ne pas transmettre le virus, Linsey Marr, chercheuse à Virginia Tech et l'une des principales expertes dans le monde sur la transmission des maladies aéroportées, donne ses conseils au New-Yorkais pour se faire des câlins tout en veillant à ne pas transmettre le virus. Elle décrit au New York Times qu’il faut porter un masque, avoir chacun sa tête d’un côté, retenir sa respiration si possible et, pour les enfants, les laisser vous câliner les genoux. Dans la même lignée, les les autorités sanitaires new-yorkaises recommandent de porter un masque... pendant l’acte sexuel ! “Ces mesures sont absurdes, répond Jean-Paul Stahl. C’est irréaliste et cela induit de la paranoïa dans la vie courante. Il faut éviter que le bon sens continue à s’évaporer. On sait que le virus se transmet par voie respiratoire mais on ne va pas se mettre en scaphandre les uns, les autres!”.

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