Même s'il bénéficiait d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), le Baclocur devient officiellement le seul médicament à base de baclofène autorisé dans le traitement de l'alcoolisme en France ce 15 juin. Une victoire pour les personnes dépendantes et les associations qui se battent depuis plusieurs années pour que ce décontractant musculaire, dont les vertus se sont également révélées efficaces dans le sevrage alcoolique, soit commercialisé à ces fins.
Le dernier recours
Néanmoins, l'ANSM recommande la prescription de ce médicament “qu’après échec ou impossibilité d’utiliser les autres traitements médicamenteux disponibles, chez les patients adultes ayant une dépendance à l’alcool et une consommation d’alcool à risque élevé (>60 g/jour pour les hommes ou >40 g/jour pour les femmes)”. Le Baclocur “s’utilise en complément d’un suivi psychosocial axé sur l’observance thérapeutique et la réduction de la consommation d’alcool.”
De son côté, le laboratoire Ethypharm, qui commercialise ce médicament, indique aux prescripteurs que le Baclocur “s’utilise en complément d’un suivi psychosocial axé sur l’observance thérapeutique et la réduction de la consommation d’alcool.”
Samuel, 35 ans, explique à Franceinfo avoir tenté des périodes “d'abstinence avec des groupes d'entraide, des retraites dans des monastères ou encore des cures de sevrage”, avant de réussir à se libérer enfin de son addiction grâce au baclofène. “Cela [l'alcool] ne nous fait ni chaud ni froid, ça ne nous appelle pas plus qu'une bouteille de soda ou une bouteille d'eau, explique-t-il. On n'y pense même plus ! Donc c'est une étape qui est assez bluffante pour quelqu'un qui a toujours connu cette pensée, ce mode de fonctionnement. Il y a une libération qui permettra de reprendre les choses en main.”
Les ravages de l'alcoolisme
Chaque année en France, 41 000 décès sont attribuables à l'alcool (30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes), de même que 16 000 décès par cancer et 9 900 décès par maladie cardiovasculaire, selon Santé publique France.
La dépendance à l'alcool est reconnue comme une maladie depuis 1978 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui la définit comme des “troubles mentaux et du comportement” liés à l'ingestion fréquente d'alcool éthylique. L'OMS a identifié deux formes d'alcoolisme : l'alcoolisme aigu et l'alcoolisme chronique. Dans les deux cas, l'alcoolo-dépendance impacte considérablement la qualité de vie des personnes qui en souffrent et de leurs proches.