La maladie d'Alzheimer est la première cause de démence dans le monde. Elle représente 60 à 70% des cas. En 2015, 9,9 millions de personnes ont reçu leur diagnostic, ce qui représente un nouveau cas toutes les trois secondes selon l’OMS. La maladie se manifeste le plus souvent par des troubles de la mémoire, puis, d’autres fonctions cérébrales sont touchées. Progressivement, les tâches quotidiennes deviennent de plus en plus difficiles et s’adapter à de nouvelles situations devient quasiment impossibles pour les malades. Actuellement, la maladie est incurable et, étant donné le nombre de personnes concernées, les chercheurs accumulent les recherches pour au moins tenter de ralentir sa progression. Le traitement de cellules souches pour remplacer les cellules endommagées par des cellules en bonne santé est l'une des approches thérapeutiques de plus en plus exploitée. En France, le CHU de Toulouse démarrera bientôt une étude à base de cellules souches obtenues auprès de chirurgiens esthétiques qui réalisent des liposuccions, révèle 20 Minutes le 14 juin.
Dédiée à la production de cellules souches à grande échelle, la start-up toulousaine Cell-Easy est la seule structure du genre en France. Elle a récemment obtenu l’autorisation d’approvisionner les essais cliniques en cellules souches humaines issus du tissu adipeux, disponible en quantité presque illimitée dans le corps humain.
“Le premier défi de Cell-Easy était de diviser par 10 le coût de production des cellules souches adipeuses pour rendre cette thérapie accessible au plus grand nombre. Ce que nous avons réussi à faire. Aujourd'hui, nous pouvons ouvrir notre établissement pharmaceutique. Nous sommes d'ailleurs en train d'équiper le laboratoire. Dans six mois environ, la production sera lancée. La capacité de production de l'usine atteindra 100 000 doses par an", explique Pierre Monsan, directeur de Cell-Easy et fondateur de la Fédération française des biotechnologies à La Tribune de Toulouse.
L'essai clinique démarrera début 2021
“On prend ce déchet et on en fait un médicament. Alors que généralement, les cellules-souches sont issues soit de cordons ombilicaux, soit de douloureuses ponctions lombaires, notre technologie permet de les multiplier”, précise-t-il auprès de 20 Minutes.
La start-up vient donc de signer avec le CHU de Toulouse pour une collaboration portant sur un essai clinique sur Alzheimer qui devrait démarrer début 2021. Les chercheurs suivront neuf patients suivis aux CHU de Toulouse et de Montpellier, âgés de 50 à 85 ans, à qui la maladie vient d’être diagnostiquée.
Alors que cette dernière se caractérise par une inflammation chronique du cerveau qui provoque des dépôts de protéines, au cours de l’étude, les scientifiques testeront l’effet anti-inflammatoire des cellules souches “et leur capacité à ralentir l’évolution de la maladie”, poursuit-il. Les participants se verront donc injecter des cellules souches par voie sanguine. En fonction des premiers résultats, la cohorte pourra ensuite passer à une cinquantaine.
Vers un biomarqueur de la maladie d'Alzheimer ?
La recherche médicale pour traiter Alzheimer avance à grands pas. Récemment, des scientifiques ont découvert une piste prometteuse pour établir un biomarqueur de la maladie : la rétine. En effet, la couche supérieure de neurones dans la rétine d'un modèle murin de la maladie d'Alzheimer présente un changement dans leur texture structurelle. Combinée à des données sur les changements d'épaisseur de cette couche, la nouvelle mesure pourrait être un biomarqueur plus facilement accessible d’Alzheimer. Or, repérer la maladie plus précocement permettrait de considérablement améliorer la qualité de vie des millions de personnes atteintes à travers le monde.