Nous vous en avions parlé fin mai : 37 cas d'encéphalite à tiques ont été détectés dans le bassin de vie d’Oyonnax, dans l'Ain (28 confirmés et 9 probables). Si à ce moment, les autorités sanitaires avaient évoqué l'origine alimentaire de ce foyer, celle-ci ne fait désormais plus aucun doute, ont confirmé l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture de l'Ain, et serait liée à la consommation de fromages de chèvre au lait cru. Un lot de fromages au lait cru, produits par le GAEC des Chevrettes du Vieux Valey, situé à Condamine dans le Haut-Bugey, serait en cause.
Un rappel de produits a été opéré le 28 mai. Selon l'ARS et la préfecture, “la contamination humaine par le virus d’encéphalite à tique (TBE) par la voie alimentaire est exceptionnelle : la présence de ce virus dans les fromages est rarissime, même dans les zones où les tiques sont contaminées. La présence du virus dans les fromages de chèvre du GAEC est liée à la présence de tiques porteuses du virus dans les pâtures où est présent son cheptel. Elle n’a donc pas de lien avec la qualité des pratiques d’élevage et de transformation laitière du GAEC.”
La Covid-19 complique le diagnostic
Les premiers symptômes ont été recensés mi-avril. Ils se caractérisaient par des symptômes pseudo-grippaux qui se sont estompés
avant d'évoluer vers des céphalées intenses et des vertiges plus ou moins importants
. Etant survenus pendant le confinement, ces symptômes ont d'abord prêté à confusion. Afin d’écarter l’hypothèse d’une infection au nouveau coronavirus, une majorité de patients a fait l’objet d’un test virologique, associé pour certains à un contrôle sérologique
, a expliqué une source de l'AFP, mais tous étaient négatifs. Le diagnostic d'encéphalite à tiques a été confirmé chez au moins 10 des 26 premières personnes infectées.
Qu'est-ce que l'encéphalite à tiques ?
L'encéphalite à tiques, ou méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE), est une maladie virale transmise à l'homme par une tique infectée. Souvent asymptomatiques, les patients ne présentent aucun signe au début de la période d’incubation. Par la suite, la maladie évolue généralement en deux phases : apparition de symptômes d’allure grippale, suivie de troubles neurologiques, comme des maux de tête, sensibilité à la lumière, vertiges, troubles de la concentration et de l'équilibre. Dans ces cas-là, l'encéphalite à tiques est mortelle dans environ 1% des cas. Trente à quarante pour cent des patients gardent des séquelles importantes (troubles cognitifs, céphalées persistantes, ataxie, tremblement, hypoacousie, dysphasie…).
Comment se prémunir des tiques ?
Aucun traitement spécifique n'existe contre l'encéphalite à tiques, mais un vaccin est disponible et recommandé pour les personnes séjournant dans une zone endémique pendant la saison des tiques (février à novembre). La vaccination consiste à pratiquer trois injections : les deux premières sont espacées d'un à trois mois et la 3e injection est faite entre 5 et 12 mois après la deuxième. Dans le cas d'un départ imminent, les deux premières injections peuvent être ramenées à 14 jours. Un rappel doit ensuite être fait tous les 3 ans, sauf si une prise de sang montre un taux protecteur d'anticorps.
Il est très important de se protéger des morsures de tiques, notamment en portant des vêtements clairs afin de les distinguer plus aisément sur le tissu, des chaussures fermées, de se couvrir la tête, de coincer son pantalon dans ses chaussettes et de privilégier les chemins dégagés plutôt que les hautes herbes. Enfin, pensez à inspecter attentivement chaque personne de votre entourage après une balade à risque, de même que les animaux de compagnie.