- Les troubles neuropsychiatriques auto-immunes pédiatriques sont une partie des personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs
- Les enfants qui en sont atteints possèdent des niveaux élevés d'anticorps qui peuvent attaquer des interneurones spécifiques - des neurones qui modifient la signalisation d'autres cellules voisines
- Ce phénomène s'observe également chez les personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette
Les troubles neuropsychiatriques auto-immunes pédiatriques (PANDAS), que l’on estime déclenchés par des infections streptococciques, représentent une partie inconnue des cas de trouble obsessionnel compulsif (TOC) chez les jeunes. Des chercheurs américains de l’université de Yale ont identifié une autre explication à ces TOC : des cellules cérébrales particulières appelées interneurones. Ils ont publié leurs résultats dans l'American Journal of Psychiatry.
Une population dans la population atteinte de TOC
Alors qu’entre 1 et 3% des enfants de moins de 17 ans sont diagnostiqués de TOC, la part de cas qui peuvent être attribués à PANDAS est inconnue. Certains médecins estiment qu'il n'y a pas suffisamment de preuves pour soutenir PANDAS comme un diagnostic distinct du TOC, alors que d’autres affirment que cela peut représenter un grand sous-ensemble d'enfants atteints de TOC. “C’est vraiment le trouble obsessionnel compulsif plus, a précisé l'auteur principal de l’étude, Christopher Pittenger, professeur agrégé de psychiatrie et chercheur au Yale Child Study Center. Ces enfants ont un trouble obsessionnel compulsif, mais ils peuvent aussi souffrir d'une anxiété de séparation sévère, de symptômes moteurs subtils et avoir fréquemment besoin d'uriner. Beaucoup refusent de manger.”
Les chercheurs ont décidé d'explorer la biologie du trouble dans une série d'expériences impliquant 27 enfants qui répondent aux critères les plus stricts pour un diagnostic PANDAS. Ils les ont comparés à 23 sujets témoins. Ils ont découvert que de nombreux enfants avec un diagnostic PANDAS possèdent des niveaux élevés d'anticorps qui peuvent attaquer des interneurones spécifiques, des neurones qui modifient la signalisation d'autres cellules voisines. Ces anticorps sont concentrés dans le striatum, une zone du cerveau qui est associée au contrôle moteur volontaire, entre autres fonctions, et est connue pour être impliquée dans le TOC. Lorsque l'anticorps se lie à ces neurones, il réduit leur activité.
Des futurs recherches complémentaires
Les adultes qui sont atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette, un syndrome similaire qui se caractérise par des tics vocaux et moteurs, n'ont pas les mêmes interneurones striataux spécifiques, “suggérant que les problèmes avec ces cellules peuvent jouer un rôle dans plusieurs conditions”, avance Christopher Pittenger. Le chercheur, avec son équipe, va explorer cette biologie chez d'autres enfants atteints du TOC et du syndrome de Gilles de la Tourette pour voir comment les anticorps se liant aux interneurones sont répandus dans ce groupe de conditions connexes.