On estime à 160 000 le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson en France. Cette maladie neurodégénérative est la deuxième cause de handicap moteur après les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Selon une récente étude menée par l'UCSF Weill Institute for Neurosciences (Etats-Unis) et publiée dans le JAMA Neurology, les hommes âgés ayant un rythme circadien irrégulier seraient plus à risque de développer la maladie de Parkinson.
L'activité du rythme circadien sur la santé
Le rythme circadien regroupe tous nos mécanismes biologiques, physiologiques et comportementaux cycliques sur une durée de 24h : le rythme veille/sommeil, la production des urines et des selles, la pousse des cheveux, le métabolisme cellulaire, la circulation sanguine, la variation de la vigilance ou encore, la température corporelle.
“L'activité du rythme circadien semble avoir un effet vraiment important sur la santé, en particulier à un âge avancé. Dans cette étude, nous avons constaté que même de petits changements de ce rythme circadien chez les hommes plus âgés étaient associés à une plus grande probabilité de développer la maladie de Parkinson”, explique Kristine Yaffe, vice-présidente du département de psychiatrie de l'UCSF et autrice principale de l'étude.
Une piste de détection précoce de la maladie
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 2930 hommes âgés en moyenne de 76,3 ans. Aucun d'eux ne souffrait de la maladie de Parkinson lorsque l'étude a débuté et tous vivaient dans des Ehpad. Leur état de santé a été rigoureusement suivi et leur rythme circadien surveillé grâce à une actigraphie, une sorte de montre permettant de mesurer l'activité de la personne qui la porte. Soixante-dix-huit des 2 930 participants ont reçu un diagnostic de maladie de Parkinson et dans chacun de ces cas, leurs résultats confirmaient qu'ils avaient trois fois plus de risques d'en être atteint.
“Si la recherche indique que les troubles du sommeil ou les problèmes circadiens sont des facteurs de risque de neurodégénérescence avant l'apparition des symptômes traditionnels, nous pourrons peut-être utiliser ces informations pour une détection et un diagnostic précoces, ou nous pourrons peut-être intervenir de manière à empêcher le développement d'une perte neurodégénérative de fonction”, observent les chercheurs. Toutefois, d'autres études doivent encore être menées sur le sujet.
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative (derrière celle d'Alzheimer) la plus fréquente du système nerveux. Elle est due à la dégénérescence progressive d’une catégorie particulière de cellules nerveuses sécrétrices de dopamine dans le tronc cérébral, sous le cerveau. Ce déficit provoque un mauvais contrôle des mouvements involontaires et automatiques (que l’on fait sans réfléchir).