“Il faut maintenant, sans attendre, reprendre l’ensemble des vaccinations et rassurer la population.” Tel est le message que souhaite faire passer la Haute Autorité de santé (HAS). Dans un communiqué daté de ce mardi 16 juin, l’autorité sanitaire a appelé à la reprise “d’urgence” les vaccinations des nourrissons ainsi que des “adultes qui ont des maladies chroniques, des fragilités particulières”, après leur chute drastique pendant le confinement et l’épidémie de Covid-19. “C’est une double préoccupation”, a fait savoir l'infectiologue Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS.
Selon l’autorité de santé, 44 000 nourrissons de 3 à 18 mois n’ont pas reçu durant les huit semaines de confinement leurs doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les méningites et l'hépatite B. Au total, ce sont 90 000 vaccins contre les papillomavirus humains (HPV) qui sont à rattraper, ainsi que 123 000 vaccins ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et 450 000 vaccins antitétaniques destinés aux rappels des enfants (hors nourrissons), adolescents et adultes, détaille le 3e rapport Epi-Phare.
Un net recul de la couverture vaccinale
Déjà début avril, alors que le confinement n’était pas terminé, la HAS avait fait part de son inquiétude quant à l’effondrement du nombre de vaccins réalisés pendant l’épidémie de Covid-19 et préconisait de maintenir l’ensemble des vaccinations obligatoires des nourrissons.
Selon le rapport d’Epi-Phare rendu public vendredi 12 mars, "il y a eu un effondrement de la consommation sur toute la période initiale du confinement de -35% à -71% pour les vaccins”. Pour le professeur Bouvet, citée par L’Express, cette diminution de la couverture vaccinale est d’autant plus inquiétante qu’elle concerne de très jeunes enfants, de 0 à 2 ans, ainsi que les “adultes qui ont des maladies chroniques, des fragilités particulières”.
La Haute Autorité de santé invite ainsi dès maintenant “les personnes qui ont dû reporter leurs vaccinations ou celles de leurs enfants et nourrissons, à consulter leur médecin traitant ou leur pédiatre rapidement.”
Elle rappelle par ailleurs que l’allongement du délai entre deux injections “ne nuit pas à la qualité de la réponse immunitaire” et qu’il “n’est pas nécessaire de reprendre dès le début un schéma vaccinal interrompu”.