Le retour à la vie "normale" pour tous n'est pas encore d'actualité au Maroc. Alors que nombre de pays accélèrent leur déconfinement, celui du roi Mohammed VI mise avant tout sur la sécurité. Ainsi, le 9 juin, l'état d'urgence sanitaire a été prolongé jusqu'au 10 juillet, ce qui veut dire que les rassemblements restent interdits, les lieux de culte, cafés et restaurants fermés, le port du masque obligatoire… "On a attendu trois mois et on pleurniche pour trois semaines de plus !", considère le Premier ministre Saad-Eddine El Othmani, comme le rapporte franceinfo.
Le problème, c'est que la mise en œuvre progressive du plan d'assouplissement du confinement entamée le 11 juin ne concerne pas tout le territoire de la même manière. En cause : le découpage du Maroc en deux zones, sur lequel repose le confinement entré en vigueur le 20 mars.
La zone 2, confinée jusqu'à nouvel ordre
La première zone concerne les régions les moins peuplées, ainsi que les petites et moyennes villes, tandis que la seconde est constituée du cœur économique du pays Casablanca, de la capitale Rabat, de la très touristique Marrakech, ou encore du grand port de Tanger. Ainsi, si la zone 1 s'apprête à retrouver une vie "presque normale" selon Le Point Afrique, avec le déconfinement, la fin d'un permis de déplacement ou encore la réouverture des espaces publics en plein air, la zone 2 reste confinée jusqu'à nouvel ordre.
Comme le rapportent nos confrères, les médias marocains ont récemment multiplié les appels à lever les mesures qui touchent les habitants des grandes villes. "Le confinement est difficile, mais nous a permis de sauver des vies, s'est justifié le Premier ministre le 10 juin devant le Parlement, toujours d'après Le Point Afrique. Les indicateurs sanitaires s'améliorent. Le taux de létalité est de 2,5 % et 92 % des cas sont légers ou asymptomatiques. Mais la situation diffère d'une région à une autre, de temps à autre un foyer de contamination apparaît".
Une évaluation de la situation locale par les gouverneurs pour changer la donne
Néanmoins, les conditions de vie de la population marocaine de la zone 2 pourraient être amenées à évoluer plus vite que prévu. D'une part, le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit a confirmé le 15 juin devant la Chambre des représentants que le processus de levée progressive du confinement devrait être accéléré à partir du 20 juin. Par ailleurs, il a annoncé que les gouverneurs avaient reçu des instructions pour qu'ils adaptent "l'évaluation de la situation sanitaire locale par rapport au dispositif d'allégement du confinement", selon L'Économiste. Cette évaluation devrait permettre aux préfectures inscrites dans la première zone d'accéder à la seconde.