- 74 % des Français ont souffert d’au moins une douleur pendant le confinement.
- 59 % ont estimé que leur douleur ne nécessitait aucune consultation.
Pendant le confinement, rares sont les Français à avoir poussé la porte du cabinet d’un médecin ou d’avoir testé la téléconsultation. Pourtant, nombre d’entre eux en auraient eu besoin et ont, de fait, minimisé les douleurs qu’ils ressentaient alors.
C’est ce que révèle un sondage Ipsos réalisé pour Sanofi, l’AFLAR (Association française de lutte anti-rhumatismale) et l'AFVD (Association francophone pour vaincre les douleurs).
D’après les résultats du sondage, mené fin mai, 62% des personnes interrogées disent avoir ressenti au moins une douleur pendant le confinement, tandis que 29% des sondés souffraient de douleurs chroniques. Parmi ces dernières, près d’une sur quatre (39%) a estimé que ces douleurs récurrentes ont affecté plus fortement leur moral pendant le confinement qu’en temps normal.
Seuls 2 Français sur 10 ont téléconsulté
Toutefois, malgré leurs répercussions morales et psychologiques, les douleurs ont rarement été prises en charge pendant les semaines qu’a duré le confinement. Nombreux sont les Français à avoir retardé leur visite chez le médecin pour être soulagés. Parmi les personnes ayant ressenti au moins une douleur pendant le confinement, seuls 20 % ont consulté leur médecin sans attendre. Parmi les 80 % restants, 68% n’envisageaient pas du tout de consulter leur médecin, que ce soit après les mesures de déconfinement ou après l’été.
Pourquoi n’ont-ils pas consulté ? D’après les résultats du sondage, c’est moins en raison du confinement et de l’épidémie de Covid-19 que minimisation de la douleur ressentie par les sondés 59% ont déclaré que leur douleur ne “nécessitait pas de consulter un professionnel de santé”. D’après les auteurs du sondage, ceci est un argument “fréquemment invoqué par les personnes douloureuses qui ne vont pas consulter”. Un précédent sondage réalisé en 2018 établissait ainsi que 75 % des personnes souffrant sans consulter considéraient que leur douleur n’était pas sérieuse et 71 % pensaient qu’elle était mineure.
Pour une meilleure prise en charge de la douleur
Pourtant, comme le rappelle Linda Mezouar, responsable médical antalgie chez Sanofi France, plus la prise en charge de la douleur est rapide, moins le risque est important que cette dernière devienne chronique. “La prise en charge précoce des douleurs de type musculo-squelettiques, comme le mal de dos, qui concerne la majorité des douleurs ressenties pendant le confinement (32 %), a pour objectif d’éviter leur passage à la chronicité. Au-delà de l’installation de la douleur elle-même, la chronicisation génère des invalidités et des troubles cognitifs qui ont un impact socio-économique très important”, prévient-elle.
“Certains pourraient penser que les douleurs brèves ne nécessitent pas qu’on leur prête une attention particulière. Pourtant, si ces douleurs brèves viennent à se répéter et ne sont pas prises en charge, elles peuvent entraîner des modifications au niveau du système nerveux central qui vont favoriser la douleur chronique”, abonde l’AFVD.