Nombre de parents attendaient la rescolarisation de leurs enfants. Pourtant, la reprise obligatoire des cours à l'école primaire et au collège dès le 22 juin n'est pas au goût de tous. C'est du moins le constat dressé par un sondage réalisé par Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro. Menée auprès de 1 004 personnes ente les 17 et 18 juin derniers, l'enquête montre que 56% des Français estiment que l'annonce d'Emmanuel Macron relevait d'une mauvaise décision. Chez les parents dont les enfants n'ont pas encore repris l'école, ce chiffre atteint 70%.
Conséquence : la popularité du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, poursuit sa chute, avec la perte de 21 points en deux ans. Désormais, 58% des Français ont une mauvaise opinion de l'homme politique. La défiance va plus loin : si, au total, 30% des parents indiquent que leurs enfants ont déjà repris l'école, 25% ont décidé ne pas se plier au retour obligatoire le 22 juin, et 30% ne savent pas encore s'ils le feront.
"Les nouveaux critères sanitaires sont-ils raisonnables et applicables ?"
La CEO de Dentsu Consulting, Véronique Reille-Soult, considère que cette réticence peut être imputée à la durée de la reprise des cours. "La principale interrogation porte en effet sur la date : 'Est-ce vraiment nécessaire pour 15 jours ?' ; 'Tout ça pour que cela s’arrête le 4 juillet ?', rapporte-t-elle. Aujourd’hui, le fait de demander à tous les élèves de reprendre le chemin de l’école rend de nombreux internautes perplexes, cette rentrée étant jugée peu utile, complexe et coûteuse".
En parallèle, des doutes persistent quant aux modalités de la reprise des cours. "Quel est le sens de la formulation : 'Dans les conditions de présence normale' ?, relève Véronique Reille-Soult. Les nouveaux critères sanitaires sont-ils raisonnables et applicables ?". Néanmoins, respectivement 74% et 70% des Français ont conscience que le confinement aura des conséquences négatives sur le niveau de l'ensemble des élèves et qu'il accentuera les inégalités sociales.
La volonté d'une "pré-rentrée" pour rattraper le retard dû au confinement
Par ailleurs, 66% des sondés saluent les professeurs pour avoir réussi à s'adapter à la crise sanitaire et maintenu un enseignement de qualité à distance. Un point noir cependant : 48% des personnes interrogées estiment que trop d'enseignants se sont révélés être des "décrocheurs" et ont été largement injoignables pendant le confinement. La CEO de Dentsu Consulting note également la montée d'un sujet chez les sondés : "une pré-rentrée pour rattraper le retard et permettre aux élèves en difficulté de se remettre à niveau". "Cette rentrée avancée est attendue par un nombre croissant de parents", indique-t-elle.