Selon une étude parue dans la revue Nature Medicine, les personnes qui ont contracté la Covid-19, mais sans développer de symptômes, pourraient du même coup présenter une réponse immunitaire plus faible. Pour parvenir à ces conclusions, des scientifiques de l’Université médicale de Chongqing (Chine) ont étudié le cas de 178 patients originaires du district de Wanzhou diagnostiqués positifs au SARS-CoV-2. Parmi eux, une quinzaine d’hommes et 22 femmes, âgés de 41 ans en moyenne, n'ont présenté aucun symptôme.
Les chercheurs qui ont dirigé l’étude ont constaté que l’extraction des particules virales chez les patients asymptomatiques se faisait en moyenne sous 19 jours, soit 5 de plus que les autres patients ayant développé des signes cliniques de la maladie (toux, essoufflement, fatigue etc).
Huit semaines après la sortie de l’hôpital des malades qui ont pris part à l'étude, les chercheurs ont constaté une baisse de la quantité d’anticorps censés immuniser contre le virus de 81,1% chez les 37 patients asymptomatiques, contre 62,2% chez les autres participants.
“Ces données suggèrent que les personnes asymptomatiques ont eu une réponse immunitaire plus faible à l'infection par le CoV-2 du SRAS. La réduction des taux d'IgG et d'anticorps neutralisants au début de la phase de convalescence pourrait avoir des implications pour la stratégie d'immunité et les études sérologiques”, ont écrit les scientifiques.
Une immunité de courte durée ?
Au vu de ces résultats, les auteurs de l'étude insistent sur la nécessité de mener de plus larges recherches et de prendre en compte le caractère potentiellement court d’une immunité efficace contre le virus. Ces derniers insistent également sur l'importance de maintenir les gestes barrières et autres mesures préventives (distanciation sociale, port du masque, hygiène) afin d'éviter la survenue d'une deuxième vague épimidémique.
“Toutefois, il se peut que cette estimation ne soit pas précise en ce qui concerne la proportion d'infections asymptomatiques dans la population générale, car les infections asymptomatiques ont été identifiées parmi les personnes à haut risque d'infection (y compris les contacts proches et les personnes ayant des antécédents de voyage à Wuhan) et non parmi un échantillon aléatoire de personnes. Par conséquent, la proportion d'infections asymptomatiques doit être déterminée par un dépistage dans la population”, concluent les chercheurs.