Les bienfaits de la vitamine D sur l’organisme sont régulièrement vantés. Cette dernière est notamment impliquée dans le fonctionnement du métabolisme osseux. En favorisant l’absorption intestinale du calcium et du phosphore, elle participe à la consolidation des os, à la bonne minéralisation des dents et au renforcement musculaire. Récemment, il a également été prouvé que les personnes en carence de vitamine D avaient deux fois plus de risques de développer une forme grave de la Covid-19 que les autres. Aujourd’hui, une nouvelle étude parue dans Cancer montre que la prise de suppléments en vitamine D pourrait aider à prévenir un effet secondaire potentiellement grave de l’immunothérapie, de plus en plus utilisée dans le traitement du cancer.
L’immunothérapie aide le système immunitaire des patients atteints de cancer à reconnaître et à combattre les cellules cancéreuses. Si ce traitement est efficace pour beaucoup de malades, il peut entraîner des effets secondaires tels que la colite, une réaction inflammatoire du côlon. “La colite induite par les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires peut limiter l'utilisation de ces médicaments vitaux, ce qui entraîne l'arrêt du traitement. Bien qu'il s'agisse de l'un des effets indésirables les plus courants et les plus graves de l'immunothérapie, il existe un manque de compréhension des facteurs de risque qui pourraient être modifiés pour prévenir la colite”, explique le docteur Osama Rahma, du Dana-Farber Cancer Institute et de la Harvard Medical School, à Boston (Etats-Unis), qui a mené l’étude.
Lors de cette dernière, les chercheurs se sont appuyés sur des travaux ayant montré que la vitamine D pouvait affecter le système immunitaire dans les cas de troubles auto-immuns et de maladies inflammatoires de l’intestin. Ils ont examiné les données de 213 patients atteints de mélanome ayant reçu des inhibiteurs des points de contrôle immunitaire entre 2011 et 2017. Parmi eux, 17% ont développé une colite.
Valider l'influence de la vitamine D sur la réduction du risque de colite grâce à de futures études
Les scientifiques ont alors remarqué que les patients ayant pris des suppléments de vitamine D avant de commencer leur traitement avec des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire avaient 65% de risque en moins de développer une colite.
Ces résultats ont ensuite été validés dans un autre groupe de 169 patients chez qui 29% avaient développé une colite. Dans ce groupe, la consommation de vitamine D a été associée à une réduction de 54% des risques de colite.
“Nos conclusions sur le lien entre l'apport en vitamine D et la réduction du risque de colite pourraient avoir un impact sur la pratique si elles sont validées dans de futures études prospectives", commente Osama Rahma. La supplémentation en vitamine D devrait être testée plus avant afin de déterminer si elle peut constituer une approche sûre, facilement accessible et rentable pour prévenir la toxicité gastro-intestinale de l'immunothérapie et étendre l'efficacité du traitement par inhibiteurs des points de contrôle immunitaires chez les patients cancéreux.”
Où trouver de la vitamine D ?
La vitamine D est principalement présente dans le soleil. Aussi, il est recommandé de s’exposer mains, avant-bras et visage au moins quinze à vingt minutes chaque jour pour faire le plein. Pendant les périodes de faible ensoleillement, il est recommandé de consommer une ampoule de 100 000 unités de vitamine D tous les deux mois (ou 600 à 800 unités par jour) pour ne pas être carencé. Outre le soleil, on peut retrouver la vitamine D dans certains aliments, surtout gras. Elle est par exemple présente dans les poissons tels que les sardines, saumons ou maquereaux, ainsi que dans les abats, le jaune d’œuf, le beurre, la margarine, et le fromage.
Toutefois, comme pour toutes les bonnes choses, il ne faut pas abuser de la vitamine D. En effet, un surdosage peut entraîner une fragilisation des os. Il est donc recommandé de ne pas avoir recours aux compléments alimentaires sans avis préalable de son médecin. “Le recours aux compléments alimentaires contenant de la vitamine D peut exposer à des apports trop élevés, ce qui peut provoquer une hypercalcémie — taux élevé de calcium dans la circulation sanguine — entraînant la calcification de certains tissus, et ainsi avoir des conséquences cardiologiques et rénales”, alertait l’Anses dans un communiqué du 17 avril sur le sujet “Vitamine D et Covid”.