- Il vaut mieux porter des masques clairs et en tissus
- Les climatiseurs peuvent être utilisés seulement s'ils brassent de l'air extérieur et il est recommandé d'éviter les ventilateurs, à moins d'ouvrir grand les fenêtres et de ne pas être nombreux
- La chaleur joue un rôle de frein dans la propagation du coronavirus
Cette semaine, la France entière voit rouge. Le mercure va monter jusqu’à 35 degrés avec une moyenne sur la semaine de 30 degrés sur la partie nord de l’Hexagone. Si les températures sont élevées la journée, les soirées restent relativement fraîches, empêchant de qualifier cette période de canicule et dès vendredi, la pluie devrait faire son retour. En attendant, l’épidémie de coronavirus est toujours présente malgré une baisse constante du nombre d’admissions en service de réanimation et de décès quotidiens. Pour se prémunir contre ces fortes chaleurs tout en continuant à se protéger contre l’épidémie, certains gestes doivent être respectés.
Porter des masques clairs et en tissus
Pour lutter contre la propagation du virus, le port du masque est recommandé et obligatoire dans de nombreux lieux, notamment les lieux de travail. En période de pic de chaleur, le port du masque peut vite devenir un fardeau. Pour limiter les inconvénients, il est préférable de porter un masque d’une couleur claire qui absorbe moins la chaleur. “Si vous avez la peau sensible et réactive, il vaut mieux utiliser des masques en tissu qui feront moins de réaction parce qu’il n’y a pas de produit chimique, conseille l’allergologue Nhan Pham-Thi, à France 2. Ça permet d’absorber la chaleur et la sueur.” Enfin, les activités physiques intenses avec un masque sur le visage sont à éviter pendant les chaudes journées.
La climatisation possible si elle brasse de l’air extérieur
La question de l’utilisation climatiseur est au centre des questions puisque l’on sait que le coronavirus se transmet principalement par les aérosols. Pour répondre : si le climatiseur recycle de l’air d’intérieur il faut l’éviter mais s’il fait circuler de l’air neuf, venu de l’extérieur, alors oui, on peut allumer son climatiseur. “Tout dépend du type d’installation, mais ce qu’il faut à tout prix c’est éviter le brassage d’air recyclé, abonde au 20 Minutes Francis Allard, professeur émérite à l’Université de la Rochelle et membre de l’Association des ingénieurs et techniciens en climatique, ventilation et froid (AICVF). Or pour des motifs d’économie d’énergie, la plupart des lieux de vie collectifs comme les bureaux ou les supermarchés font recirculer des flux d’air intérieur parce que ça coûte moins cher.”
La problématique de la climatisation est née après l’étude d’un restaurant chinois où une famille arrivée du Wuhan, la région chinoise d’où est partie la pandémie, a déjeuné dans l’établissement. Plus tard dans la journée, une femme âgée a commencé à se sentir mal et neuf personnes qui mangeaient au même moment à des tables attenantes ont été infectées au bout d’une semaine. La climatisation a alors été pointé du doigt comme responsable d’avoir dispersé le virus par les aérosols. Finalement, cette thèse a été démentie. “La thèse de la climatisation comme source de contamination tenait la route, concède Francis Allard. Le plan des gens contaminés correspondait au sens de circulation de l’air du système de climatisation. Sauf qu’en allant prendre les mesures sur place, les chercheurs ont constaté que le restaurant n’était pas assez ventilé. On parle d’un taux de renouvellement d’air dix fois inférieur aux recommandations. Cela explique par exemple que les serveurs n’aient pas été contaminés, ni les clients des quatre autres étages du restaurant concerné. A cause du manque d’air neuf provenant de l’extérieur, il y a eu une stagnation des particules virales dans l’air”, a-t-il conclu.
Covid-19 : contamination en chaîne dans un restaurant chinois climatisé - Le facteur clé a été la direction de l’air pulsé par le climatiseur et la transmission aérienne par les gouttelettes.https://t.co/Ke6GMu6gko… @Agri_Gouv @EducationFrance @FCPE_nationale pic.twitter.com/SM1VSytTw8
— Jean-Marc Bonzom (@JMBonzom) April 22, 2020
Le ventilateur, pas vraiment conseillé
Pour la ventilation, l'idée est plutôt de l'éviter. Il est possible de l’utiliser mais cela doit impérativement se faire avec l’ouverture des fenêtres pour renouveler l’air. Dans un avis rendu le 21 juin, le Haut Conseil de la santé publiques ne recommande pas son utilisation. “Dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts, l’utilisation de ventilateur à visée de brassage/rafraîchissement de l’air en cas d’absence de climatisation est contre-indiquée dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace, même porteuses de masques. Ces recommandations s’appliquent en cas de survenue d’une vague de chaleur.” Au Canada, la totalité des 226 résidents d’un Ehpad s’est retrouvée contaminée par le Covid-19 après la panne du système de ventilation centrale. La remise en marche de la ventilation a permis d’évacuer l’air contaminé et de le renouveler avec de l’air sain en ouvrant les fenêtres.
Les mesures à prendre avec la climatisation et l'aération pour éviter une éventuelle propagation du virus du #COVID__19 dans les espaces clos #coronavirus >> https://t.co/TU2tRmJQck pic.twitter.com/FTgzxUQoG4
— Le Parisien Infog (@LeParisienInfog) June 11, 2020
La chaleur peut limiter la propagation du coronavirus
La hausse des températures peut contribuer à limiter la propagation du SRAS-CoV-2. Une étude brésilienne, réalisée entre le 27 février et le 1er avril, montre qu’à partir de 16 degrés, chaque degré supplémentaire diminue la transmission du virus de 4%. Pour des températures extrêmes, dépassant les 50 degrés, le virus n’est viable que quelques minutes seulement puisque les températures élevées détruisent les protéines de surface qui permettent au virus d'infecter les cellules. Dans un communiqué mi-mai, l'OMS a toutefois insisté sur le fait que le Covid-19 reste toutefois actif même dans des zones tropicales et dans des pays chauds, comme au Moyen-Orient.