“Les femmes qui aiment les chats ne sont pas folles, elles sont juste anxieuses”. Telle est la conclusion d’une étude parue dans la revue Anthrozoös. Selon des chercheuses de l’université de Californie (Etats-Unis), plus une personne est anxieuse, plus elle a tendance à donner de l’importance à sa relation avec son chat.
“Pour combler une lacune de la littérature, l'étude actuelle s'est concentrée sur l'attachement des personnes aux chats. Nous avions deux objectifs principaux. Premièrement, reproduire les résultats antérieurs des associations entre le névrosisme, la conscience et trois variables de l'attachement: l'anxiété d'attachement (le sentiment d'être digne d'amour), l'évitement d'attachement (le sentiment de fiabilité de la figure d'attachement) et l'attachement général à un animal de compagnie. Deuxièmement, nous avons évalué comment les facettes du névrosisme (colère, anxiété, dépression, démesure, conscience de soi, vulnérabilité) sont individuellement liées à l'attachement aux chats”, expliquent les chercheuses en introduction à leur article.
Pour leurs travaux, elles ont mené une enquête anonyme en ligne auprès de 1 239 personnes possédant des chats. Parmi elles, 87% étaient des femmes. Le questionnaire interrogeait les participants sur la valeur qu’ils accordaient à l’amour de leur chat, la confiance que leur chat avait en eux — d’après eux bien sûr — et sur leurs sentiments généraux d’affection envers leur animal domestique.
“Une tendance aux émotions négative affectera toute relation, y compris avec un chat”
Résultat des observations : les émotions négatives, surtout chez les personnes atteintes de dépression, les poussent à se sentir moins dignes de l'affection de leur chat. Les chercheurs parlent alors d'anxiété d'attachement. Des études précédentes avaient d’ailleurs déjà obtenu des résultats similaires dans les relations amoureuses et les amitiés.
“Si vous êtes sujet à la dépression, vous voyez tout à travers ce prisme, commente Mikel Delgado, autrice de l’étude. Cela montre qu'une tendance aux émotions négatives affectera toute relation, y compris celle avec un chat.”
En revanche, la manière dont les émotions négatives influencent les sentiments de confiance dans une relation diffère si la relation est avec un humain ou un chat. En effet, alors que dans les relations humaines, la dépression diminue le sentiment qu'un ami ou un partenaire est digne de confiance, dans la relation avec un chat, la colère réduit la confiance vis-à-vis du félin, tandis que l’anxiété l’augmente. “Notre étude révèle que l'anxiété peut être un trait positif à avoir car elle est associée à la confiance et à l'affection pour un chat”, explique donc Mikel Delgado
Plus de recherches à venir sur les relations humaines avec leurs animaux de compagnie
Ainsi, nos personnalités pourraient avoir une influence sur la façon dont nous nous lions à nos animaux de compagnie. “Les chats peuvent être de merveilleux compagnons et des sources de réconfort, et il semble que la personnalité d'une personne affecte sa tendance à apprécier, apprécier et, espérons-le, bénéficier émotionnellement d'une relation avec un chat”, déclare Gretchen M. Reevy, co-autrice de l’étude.
Dans le futur, les chercheuses aimeraient se pencher sur les relations entre les mesures d’attachement et le comportement réel envers les chats de compagnie ainsi qu'entre les facettes du névrosisme et l’attachement à d’autres animaux de compagnie, comme les chiens. Si vous souhaitez participer à ces recherches, cliquez ici.
Les chercheurs s’intéressent régulièrement à la relation des hommes avec leurs animaux domestiques. Il a notamment été prouvé que passer du temps avec un chien ou un chat et le caresser permettrait de réduire le niveau de cortisol, une hormone associée au stress. Néanmoins, le chien est globalement plus étudié que le chat. Récemment, des travaux ont montré que si un chien sent son maître en danger, il fera tout ce qu’il peut pour le secourir. Des recherches ont également prouvé qu’avoir un chien réduisait l’anxiété et diminuait le risque d’AVC et de crises cardiaques, grâce notamment à l'exercice physique nécessaire pour s'occuper de ces animaux. Enfin, il semblerait que les enfants ayant grandi avec un toutou aient moins de risque de développer des troubles schizophrènes plus tard. A contrario, des chercheurs américains ont rapporté en mars 2019 le cas d'un adolescent dont la schizophrénie aurait été déclenchée à cause d'une bactérie transmise par un chat…