Le déconfinement serait-il allé trop vite dans certains pays européens ? En Allemagne, où 8 924 décès ont été recensés depuis le début de la crise sanitaire – contre 29 723 en France – un reconfinement à l'échelle locale a été annoncé mardi 23 juin. En cause : l'éruption d'un important foyer de contamination dans l'abattoir Tönnies, le plus grand d'Europe, situé dans le canton de Gütersloh, dans l'ouest du pays. 1 553 cas y ont été détectés.
Au total, plus de 600 000 personnes sont visées par cette mesure : les 360 000 qui vivent dans le canton concerné, ainsi que les 280 000 qui habitent celui voisin de Warendorf. "Pour la première fois en Rhénanie du Nord-Westphalie et en Allemagne, nous allons revenir dans tout un canton aux mesures qui s’appliquaient il y a quelques semaines" avant que l’Allemagne n’entame un déconfinement progressif début mai, a déclaré Armin Laschet, le dirigeant de la région, lors d’une conférence de presse à Düsseldorf, comme le rapporte Le Monde.
En Allemagne, 7 000 personnes placées en quarantaine
Concrètement, les habitants des cantons de Gütersloh et Warendorf verront leurs activités et leurs déplacements strictement limités, mais ne seront pas obligés de rester à leur domicile. Les bars, cinémas et musées seront fermés, tandis que les activités de loisirs seront interdites dans les espaces fermés. Néanmoins, les restaurants pourront rester ouverts, à la condition d'accueillir uniquement des clients d’un même foyer.
Objectif : "calmer la situation", et "accroître les tests" de dépistage. Pour l'heure, 7 000 personnes ont été placées en quarantaine, tandis que 21 sont hospitalisées et 6 se trouvent en soins intensifs. Les mesures de confinement, qui interviennent dix jours avant le début des vacances scolaires, devraient d'abord durer pendant une semaine. Par ailleurs, l'interdiction des grands rassemblements a été prolongée jusqu'au mois de novembre dans l'ensemble du pays.
De nouvelles mesures de confinement dans la région de Lisbonne
Simultanément à l'Allemagne, le Portugal a eu recours à plusieurs mesures de confinement dès mardi 23 juin aux alentours de Lisbonne. Plusieurs foyers de contagion y avaient été détectés : entre le 21 mai et le 21 juin dernier, 9 221 nouveaux cas de Covid-19 ont été recensées dans le pays, dont 85% dans la région de Lisbonne et la vallée du Tage.
"Certaines mesures s’appliqueront transversalement à toute la région métropolitaine de Lisbonne", a déclaré le chef du gouvernement à l’issue d’une réunion avec les maires des cinq communes les plus concernées : Lisbonne, Sintra, Odivelas, Loures et Amadora. "Le noyau du problème se situe dans 15 quartiers de ces communes", a-t-il précisé. Désormais, il n'est plus possible pour les habitants de la zone de se rassembler à plus de dix personnes, alors que la limite est fixée à 20 dans l'ensemble du pays. D'autre part, les commerces et cafés de la région de Lisbonne sont à présent fermés dès 20 heures.
L'ouverture d'une enquête sur une fête d'anniversaire
Relativement épargné par la Covid-19 avec 40 104 cas confirmés et 1 543 décès depuis le début de la crise, le Portugal doit accueillir en août, dans sa capitale, la dernière phase de la Ligue des champions de football masculin. Néanmoins, le déconfinement ne se fait pas sans accrocs : samedi 20 juin, la justice a annoncé l'ouverture d'une enquête sur une fête d'anniversaire. Elle serait à l'origine d'un nouveau foyer dans la région touristique de l'Algarve, à Lagos.
Ainsi, le Premier ministre António Costa a déclaré dès le 22 juin l'entrée en vigueur du renforcement de l'interdiction de consommer de l'alcool sur la voie publique. De même, un cadre légal autorisant la police à distribuer des amendes aux personnes qui organisent ou participent à des rassemblements non autorisés est en préparation.
Les Américains se verront-ils refuser l'entrée dans l'UE cet été ?
La prudence reste également le mot d'ordre à l'échelle internationale. Car, parallèlement aux mesures annoncées en Allemagne et au Portugal, l'Union européenne s'interroge : faut-il interdire aux Américains d'entrer sur le territoire une fois que les frontières seront rouvertes aux pays tiers ? En cause : les inquiétudes liées à la gestion de la crise aux États-Unis, où le bilan s'élève désormais à plus de 2,3 millions de cas confirmés et 121 225 décès.
Selon le New York Times, deux listes encore provisoires concernant l'admission des ressortissants étrangers au sein de l'UE sont à l'étude. Si des pays tels que la Chine, l'Uganda, Cuba et le Vietnam y figurent, les États-Unis, le Brésil et la Russie en sont pour l'instant exclus. Pour rappel, il s'agit des trois pays avec le nombre le plus élevé de cas confirmés depuis le début de la crise sanitaire. Celui de Jair Bolsonaro en compte plus d'1,1 million, ainsi que 52 645 décès, tandis que la nation de Vladimir Poutine a enregistré 606 043 personnes contaminées et 8 503 décès.