- Les résultats ont montré une très forte baisse des lymphocytes, les globules blancs dont le rôle est la défense immunitaire de l'organisme face aux agressions infectieuses
- La diminution des défenses immunitaires est similaire à celles des patients atteints du VIH
Le coronavirus affaiblit fortement le système immunitaire. Des chercheurs limougeauds ont montré qu’une infection au SARS-CoV-2 conduit, chez les patients hospitalisés en réanimation, à une diminution des lymphocytes. Cette recherche a été conduite par le Cribl, pour Contrôle de la réponse immune B et lymphoproliférations, un laboratoire de l’université de Limoges labellisé par le CNRS et l’Inserm. Les résultats ont été publiés dans la revue médicale Intensive Care Medicine.
Un phénomène similaire que les patients atteints du VIH
Les chercheurs ont suivi 13 patients infectés par le SARS-CoV-2, admis en unité de soins intensifs et ont comparé leurs résultats immunologiques avec ceux de 10 volontaires sains. Les résultats ont montré une très forte baisse des lymphocytes, les globules blancs dont le rôle est la défense immunitaire de l'organisme face aux agressions infectieuses. La diminution des défenses immunitaires est similaire à celle des patients atteints du VIH. Les chercheurs ont appelé ce phénomène la “lymphopénie”.
Ces résultats peuvent permettre de cibler les recherches pour trouver un traitement à la maladie. “Des médicaments sont à l’étude, pour protéger les patients qui restent longtemps en réanimation d’infections secondaires. On sait maintenant qu’il faudra beaucoup renforcer leur système immunitaire, poursuit Robin Jeannet, qui a dirigé l’équipe du Cribl. On a montré que le nombre de lymphocytes diminuait au cours du temps, mais aussi que leur fonctionnement était affecté. C’est important dans la recherche d’un traitement.”
Des chercheurs spécialisés
L’université de Limoges et le centre d’investigation clinique du CHU ont développé depuis plusieurs années une spécialité dans l’étude du sepsis, une défaillance d’organe qui met en jeu le pronostic vital, et qui est causé par une réponse inappropriée de l’organisme à une infection. Dans le cas de la Covid, c’est le poumon qui est concerné. Avec l’arrivée de l’épidémie, les chercheurs ont donc naturellement voulu transférer leurs connaissances sur cette nouvelle maladie.