Comme la météo maussade de la semaine dernière, le moral des Français semble faire grise mine. C'est ce qu'affirme le dernier sondage de YouGov pour le HuffPost publié ce mercredi. Interrogées entre le 18 et le 19 juin dernier, pour la septième semaine consécutive - la première vague datant du 7 au 11 mai -, 1 025 personnes représentatives de la population nationale selon la méthode des quotas, semblent céder au pessimisme. Alors qu'après le déconfinement, les sondés étaient toujours plus nombreux à juger que la situation sanitaire française s'améliorait, pour la première fois la dynamique s'inverse : ils ne sont plus que 72% à le penser contre 80% la semaine dernière. Les pessimistes ne sont que 13% mais c'est 5 points de plus que les 8% des deux semaines précédentes. Cependant, cette tendance reste moins marquée que lors de la veille du déconfinement et des deux semaines qui ont suivi où ils étaient en moyenne 20% à le penser. Il faut par ailleurs préciser que ce sondage a été réalisé avant la fête de la musique où des images de foule sans distanciations sociales ont soulevé de vives critiques.
Cette remontée de l'inquiétude est concomitante avec une inversion de la courbe de la perception de la gestion gouvernementale de la crise sanitaire. En constante progression depuis le déconfinement, les avis favorables (48%) au gouvernement étaient pour la première fois plus nombreux que les opinions négatives (46%) dans la semaine du 11 et 12 juin, mais le dernier sondage observe un recul de cette confiance. Cette enquête YouGov relève qu'entre le 18 et le 19 dernier, les sondés estimaient à 41% que la gestion était "bonne" - dont 3% la qualifie de "très bonne" - et 53%, soit la majorité, la jugeaient "mauvaise" - dont 19% de "très mauvaise". Une inflexion à laquelle le sondage ne donne pas d'éléments de réponses. Peut-être est-ce lié aux premières auditions de la mission parlementaire qui cherche les "dysfonctionnements" de la gestion de crise ou au nouveau scandale sur l'application gouvernemental StopCovid.
Pessimisme
Une inflexion également observée concerne la situation épidémique mondiale. Pour le première fois depuis le début de la vague de questionnaires, les pessimistes sont plus nombreux (44%) que les optimistes (37%). La raison de ce désenchantement ? Certainement la dégradation de la situation dans le monde avec l'apparition de nouvelles vagues en Asie ou la flambée de l'épidémie aux Amériques.
Cependant les autres réponses du questionnaire sur les raisons de ces inquiétudes évoluent à la marge. À noter: une légère augmentation de 2% de l'"inquiétude" de tomber malade (31%) qui reste plus faible que le "pas vraiment inquiet" (36%) au plus haut depuis la première vague du sondage. 42% des personnes interrogées demeurent "assez inquiète" que leur entourage contracte ou meure de cette maladie.
Les autres indicateurs sur la peur de perdre son emploi ( "pas du tout inquiet" 17%) , l'impact de la crise sur l'éducation des enfants ("assez inquiet" 19%) ou sur la société ("assez inquiet" 48%) restent stables. Attentistes, les personnes interrogées sont toujours 75% à pronostiquer une dépression ou une récession de l'économie française dans les douze prochains mois tout en indiquant à 60% ne pas remarquer de changement de leur situation financière.
En ce qui concerne les conséquences économiques, les sondés sont de plus en plus inquiets pour les entreprises de proximité (bars, restaurants, magasins indépendants etc.): cette dernière vague du sondage atteint un pic de 53% dans cette catégorie. L'inquiétude concernant une récession mondiale se maintient à 55% mais la faillite des banques demeure lointaine, les sondés se déclarant "pas du tout inquiets" à 47%.