- Le talc, utilisé par le groupe dans ses produits de toilette intime, est accusé de contenir de l'amiante et de provoquer des cancers des ovaires
- Johnson & Johnson fait appel de la décision
Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson n’en finit plus de recevoir des amendes. Déjà condamné à de multiples fois, l’entreprise a notamment dû verser 750 millions de dollars en début d’année à quatre plaignantes du New Jersey (Etats-Unis). En 2016, le groupe a dû débourser 55 millions de dollars en dommage et intérêts, et en 2017, il a été condamné coup sur coup à 110 millions et 417 millions de dollars. Tous ces versements sont le résultat de l’utilisation de talc dans ses produits hygiéniques qui ont fait apparaître des cancers chez les consommateurs.
L’amiante en cause
Ce coup-ci, le géant américain s’est vu infliger une amende de 2,1 milliards de dollars par la Cour d’appel du Missouri. Là encore, c’est le talc, utilisé par le groupe dans ses produits de toilette intime, qui est en cause et jugé responsable de cancers des ovaires. La Cour a réduit de plus de la moitié les 4,4 milliards de dollars qu'un jury a accordé en 2018 à 22 plaignantes et leurs familles. Certaines de ces plaignantes ne sont pas des résidentes de l’État du Missouri et ont été écartées du procès par le juge.
Le groupe Johnson & Johnson est accusé de vendre des produits contenant de l’amiante à ses consommateurs. Le maintien d’une somme importante s’explique par la volonté des juges de marquer le coup. “Parce que les défendeurs sont de grandes entreprises pesant des milliards de dollars, nous pensons qu'un montant important de dommages-intérêts punitifs est nécessaire pour avoir de l'effet dans ce cas, souligne la Cour. Il est impossible d'attribuer une valeur monétaire à l'angoisse physique, mentale et émotionnelle subie par les plaignants en raison du préjudice infligé par les défendeurs.”
Le groupe continue de vendre la poudre dans le reste du monde
De son côté, le géant américain a décidé de faire appel de la décision devant la Cour suprême du Missouri. Il continue d’affirmer que sa poudre pour bébés ne contenait pas d'amiante et ne causait pas de cancer. L'année dernière, il a repoussé les allégations du régulateur américain selon lesquelles il avait trouvé des traces d'amiante dans la poudre pour bébé, affirmant que de nouveaux tests n'avaient montré aucune preuve du cancérogène connu.
En octobre dernier, la Food and Drug administration (FDA), l'autorité de santé américaine, a annoncé la découverte de traces de fibres de chrysotile, un type d'amiante, dans l'un des deux échantillons testés, comme le rappelle Franceinfo. Johnson & Johnson a repoussé ces accusations, affirmant que de nouveaux tests menés par la FDA n’ont montré aucune trace du cancérogène. En mai dernier, le groupe a annoncé qu'il allait arrêter de vendre cette poudre aux États-Unis et au Canada, pays où les ventes ont reculé en raison de l'évolution des habitudes et d'une méfiance vis-à-vis du produit. Elle entend continuer à la vendre dans le reste du monde.