Ils seraient effectivement moins vulnérables face au nouveau coronavirus : les enfants décédés des suites de la maladie sont rares. C’est la conclusion d’une enquête réalisée en Europe et parue dans The Lancet Child & Adolescent Health. Dirigée par des scientifiques du Royaume-Uni, d’Espagne et d’Autriche, elle confirme que la Covid-19 est généralement bénigne chez les plus jeunes.
4 enfants décédés
25 pays européens ont participé à l’étude. Au total, les chercheurs ont analysé les données de plus de 580 enfants, âgés de moins de 18 ans. Un quart d’entre eux avait des problèmes médicaux antérieurs au coronavirus. Au total, 62 % des enfants malades ont été hospitalisés et 90 enfants n’avaient aucun symptôme. 8 % des cas ont nécessité une admission en service de soins intensifs, cela représente 48 enfants sur 582.
4 jeunes de plus de 10 ans sont décédés de la maladie, deux d’entre eux avaient des problèmes médicaux pré-existants. "Les enfants chez lesquels des virus supplémentaires ont été détectés dans les voies respiratoires en même temps que le SRAS-CoV-2 étaient plus susceptibles d'être admis en soins intensifs, explique le Dr Begoña Santiago Garcia de l'hôpital universitaire Gregorio Marañón à Madrid, co-auteur de l’étude. Cela pourrait avoir des implications importantes pour la prochaine saison hivernale, lorsque les infections par le rhume et la grippe seront plus courantes."
Un taux de létalité potentiellement plus faible
Pour les chercheurs, ces résultats sont encourageants. "Le taux de létalité dans notre cohorte était très faible, analyse Marc Tebruegge du Great Ormond Street Institute of Child Health de l'University College de Londres, il devrait être encore beaucoup plus faible, étant donné que de nombreux enfants atteints d'une maladie bénigne n'auraient pas été portés à l'attention d'un médecin et ne seraient donc pas inclus dans cette étude." D’après ce scientifique, la Covid-19 est une maladie bénigne pour la majorité des enfants et des adolescents.
Moins d’enfants touchés ?
D’après une synthèse publiée par Santé Publique France, les enfants représentent 1 à 5 % des contaminations enregistrées à travers le monde. En France, moins de 1,5 % des cas concernent des enfants âgés de 1 à 19 ans, d’après des données récoltées jusqu’au 22 avril. La plupart d’entre eux souffrent de formes sans gravité voire sont asymptomatiques. Comme pour l’étude européenne, les données récoltées sur les contaminations des jeunes en France sont probablement incomplètes, car l’absence ou la bénignité des symptômes diminue le nombre de personnes testées et donc comptabilisées comme contaminées.