Plus de 30 molécules sont utilisées pour soigner l’épilepsie. Malgré cela, certains patients continuent de subir des crises et d’autres souffrent d’effets secondaires gênants. Des scientifiques travaillent à la mise au point de nouveaux traitements pour y remédier. Dans Proceedings of the National Academy of Sciences, une étude présente la découverte récente de trois molécules permettant de soigner l’épilepsie. Ces travaux sont le résultat de la collaboration de 35 scientifiques, basés dans toute l’Europe.
Une modification de la réponse inflammatoire
L’équipe de recherche a mené une analyse colossale des branches de micro-ARN présentes dans le cerveau : au total, ils ont étudié près d’un millard de ces petites molécules, capables de contrôle l’activité génétique cérébrale. Les chercheurs ont observé lesquelles étaient modifiées en cas d’épilepsie. Ensuite, ils ont mis au point des molécules capables de les cibler : trois ont permis de stopper les crises lors des essais pré-cliniques. Lors de simulation informatique, l’équipe a constaté que ce nouveau traitement permet d’agir sur les réseaux moléculaires dans les cellules du cerveau et ainsi de modifier la réponse inflammatoire.
"Aujourd’hui, la plupart des médicaments utilisés agissent en bloquant les signaux échangés entre les cellules du cerveau, explique Cristina Reschke, co-autrice de la recherche. Cela provoque ces nombreux effets secondaires subis par les patients atteints d’épilepsie." Avec ses collègues, elle espère que les trois molécules permettront de les réduire significativement. D’après eux, environ un tiers des patients subissent des crises résistantes aux traitements.
Une maladie neurologique fréquente
50 millions de personnes dans le monde souffrent d’épilepsie, cela en fait la deuxième maladie neurologique la plus fréquente. Elle est caractérisée par les crises subies par les patients : des décharges électriques dans le cerveau provoquent des convulsions, des absences, des rigidités musculaires ou encore des tremblements. Généralement, les premières surviennent pendant l’enfance, mais elles peuvent aussi apparaître plus tard, dans ce cas, elles sont souvent la conséquence d’un accident vasculaire cérébral ou d’un traumatisme crânien. D’après la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie, 600 000 personnes en sont atteintes en France.