“On ne guérit pas de la maladie veineuse”, c'est ainsi que le docteur Vincent Crébassa, médecin vasculaire, définit le caractère chronique de cette pathologie. Néanmoins, c'est parce qu'il s'agit d'une maladie avec laquelle on doit apprendre à vivre que son suivi et soin traitement sont essentiels.
Les différents traitements dont peuvent disposer les patients dépendent évidemment du stade auquel se trouve la maladie veineuse. Ces stades commencent par des symptômes comme les jambes lourdes, des impatiences ou des douleurs qui signent l'entrée dans la maladie sans pour autant la caractériser. Viennent ensuite les premiers signes visibles, les varicosités, puis les varices. Si celles-ci ne sont pas prises en charge, il y a un risque d'œdème, d'ulcère et, dans les cas les plus sérieux, de phlébite pouvant entraîner une embolie pulmonaire.
Les premiers soins à suivre en cas de maladie veineuse peuvent être des changements de mode de vie. La sédentarité et la surcharge pondérale sont les deux premiers facteurs de risque et la pratique de l'exercice physique comme la surveillance du régime alimentaire sont donc des éléments sur lesquels les patients peuvent être actifs. Il faut souligner aussi les bienfaits de certains gestes simples — comme la surélévation des jambes durant la nuit et les bains ou douches d'eau fraîche — ont un effet vasoconstricteur.
Compression et contention
Dès qu'apparaissent les premiers signes visibles, le patient peut avoir recours aux techniques de compression et de contention. La compression à l'aide de bas peut être légère ou plus importante selon le stade d'avancement de la maladie. De son côté, la contention est indiquée lorsque le patient développe un œdème, dans le traitement d'un ulcère ou en cas de thrombose.
A tous les stades de la maladie veineuse, les médicaments veino-actifs ou dits “veinotoniques” permettent de traiter de nombreux symptômes. “S'ils ont été déremboursés par l'Assurance maladie, c'est uniquement pour des raisons économiques”, précise Vincent Crébassa, qui écarte tout risque de danger lié à ces traitements.
Lorsqu'apparaissent les varivosités ou télangiectasies, la sclérothérapie peut être prescrite. Il s'agit d'injections dans les veines de produits sclérosants, traitement ambulatoire simple et peu agressif qui doivent être renouvelées en cas de récidive. Pour les télangiectasies qui ne répondraient pas à la sclérothérapie, on peut aussi utiliser le laser.
Chirurgie : de nouvelles techniques moins invasives
Aussitôt que les varices atteignent une certaine taille (plus de 3mm), le recours à la chirurgie peut être envisagée. D'autant que de nouvelles techniques permettent d'éviter le côté invasif de la phlébectomie qui consiste à extraire — sous anesthésie — une veine variqueuse à l'aide d'un crochet pour réaliser de mini-incisions. Avec la dissection endoscopique, on peut obtenir des résultats aussi satisfaisants en évitant les incisions dont la cicatrisation peut être problématique.
On voit ainsi que les modes de prise en charge de la maladie veineuse, à tout moment, permettent de la traiter et surtout de contrôler une évolution inéluctable avant que soient atteints les stades les plus graves qui, pouvant entraîner une embolie pulmonaire potentiellement mortelle, sont à éviter à tout prix.