La maladie veineuse, ou insuffisance veineuse, se traduit souvent par des signes qui peuvent sembler bénins : jambes lourdes, varicosités ou varices, ces dernières étant souvent davantage considérées comme un problème esthétique. Erreur ! "La maladie veineuse est une maladie dont on ne guérit pas et elle est évolutive", rappelle le Dr Vincent Crébassa, médecin vasculaire. Et les évolutions d'une maladie veineuse non prise en charge ou mal traitée peuvent conduire à une phlébite qui constitue dans certains cas une urgence médicale.
La phlébite est une formation de caillot sanguin dans une veine qui peut être provoquée par le ralentissement de la circulation sanguine dans les veines, caractéristique de la maladie veineuse. La phlébite se produit le plus souvent au niveau des jambes, plus particulièrement du mollet, mais peut s'étendre à la cuisse.
Un caillot dans la veine
Lorsque le caillot se forme dans les veines superficielles de la jambe, juste sous la peau, on parle de phlébite superficielle. Celle-ci peut se soigner assez facilement par une surélévation des jambes, des massages ou le port de bandages compressifs ou de vêtements de contention.
En revanche, lorsque le caillot se forme dans une veine plus grosse et en profondeur, on parle de phlébite profonde. Et à ce moment-là, le patient est en danger. "Le risque de phlébite est une des raisons pour lesquelles la maladie veineuse est à considérer comme une vraie maladie, chronique et évolutive", souligne Vincent Crébassa en précisant que la phlébite peut entraîner une embolie pulmonaire "qui provoque environ 10 000 décès par an en France dont une part est due à des suites de phlébites".
Le risque d'une embolie pulmonaire
Dans la phlébite profonde, le caillot qui s'est formé dans la veine peut en effet se détacher et venir dans les poumons boucher un gros vaisseau : c'est l'embolie pulmonaire qui peut être responsable d'un arrêt cardiaque réflexe avec une mort subite. La phlébite est donc à traiter en urgence avec une prise d'anti-coagulants, le port de bas de contention et parfois une intervention chirurgicale pour retirer le caillot par thrombectomie.
"La maladie veineuse concernerait environ 18 millions de personnes en France et on considère que seulement un tiers d'entre-elle sont prises en charge", s'inquiète Vincent Crébassa en rappelant la nécessité d'un suivi ndès les premiers signes comme les jambes lourdes, les impatiences ou l'apparition de varicosités. "Il est d'autant plus important de réagir à ces signes que dans les stades précoces de la maladie les traitements sont simples, à commencer par l'exercice physique ou l'attention portée à son régime alimentaire qui, en étant complétés par des veinotoniques ou le port de vêtements de contention, permettent de contrôler et ralentir l'évolution de la maladie".