- Le symptôme le plus fréquent du syndrome inflammatoire multisystémique est gastro-intestinal
- L'âge médian des enfants touchés est de 8,3 ans et la majorité sont de sexe masculin
- La durée médiane d'hospitalisation des enfants atteints de ce syndrome est de 7 jours et peut nécessiter des soins intensifs
Au moins un millier d'enfants dans le monde ont développé un syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C), une nouvelle maladie infantile liée à la Covid-19. Signalé pour la première fois au Royaume-Uni en avril, le MIS-C présente de grandes similitudes avec la maladie de Kawasaki.
Une étude menée entre le 15 mars et le 20 mai 2020 dans les services pédiatriques des Etats-Unis et publiée™ dans le New England Journal of Medicine confirme qu'il s'agit d'une maladie rare puisqu'il y aurait 2 cas pour 100 000 personnes de moins de 21 ans. “Nous rapportons 186 cas de patients atteints du syndrome inflammatoire multisystémique dans 26 États, décrivent les chercheurs. L'âge médian était de 8,3 ans : 115 patients (62%) étaient de sexe masculin, 135 (73%) étaient auparavant en bonne santé, 131 (70%) avaient été testés positifs à la Covid-19 par test PCR ou test d'anticorps, et 164 (88%) ont été hospitalisés après le 16 avril 2020.”
Des troubles gastro-intestinaux avant tout
Contrairement à ce que l'on pensait, le symptôme le plus fréquent n'est pas respiratoire mais gastro-intestinal puisque 171 enfants (92%) souffraient de douleurs abdominales, de nausées, de vomissements et/ou de diarrhée. Dans le détail, 149 d'entre eux avaient des troubles cardiovasculaires (80%), 142 des problèmes hématologiques (76%), 137 des lésions cutanées (74%) et enfin, 131 souffraient de troubles respiratoires (70%).
La durée médiane d'hospitalisation des enfants atteints de ce syndrome était de 7 jours : 148 d'entre eux (80%) ont reçu des soins intensifs, 37 (20%) ont eu besoin d'une ventilation mécanique, 90 (48%) d'un traitement vasoactif et 4 sont décédés. “Les anévrismes des artères coronaires ont été documentés chez 15 patients (8%) et les caractéristiques de type maladie de Kawasaki ont été documentées chez 74 (40%).”
“Le syndrome inflammatoire multisystémique associé au SARS-CoV-2 a conduit à des maladies graves et potentiellement mortelles chez des enfants et des adolescents auparavant en bonne santé”, ont conclu les chercheurs.
Le rôle de la génétique
Depuis mars, Santé publique France a recensé 179 cas de ce syndrome inflammatoire multisystémique en France. Une étude récemment publiée dans le JAMA a relevé que 38% d'un échantillon de 58 enfants atteints de ce syndrome avait des origines africaines et seulement 12% des origines caucasiennes. Même constat à l'Hôpital Necker : 12 des 21 enfants hospitalisés (soit 57%) avaient une origine d'Afrique subsaharienne. En somme, l'intensité de ce syndrome pourrait avoir un lien avec les facteurs génétiques des enfants, mais difficile encore d'expliquer avec certitude cette tendance. Plusieurs hypothèses ont été avancées, mais aucune ne fait l'unanimité.
Mi-mai, un enfant de 9 ans est décédé alors qu’il était atteint de ce syndrome. Plus précisément, il est décédé d’une “atteinte neurologique liée à un arrêt cardiaque” alors qu’il avait “une sérologie montrant qu’il avait été en contact” avec le coronavirus sans en présenter les symptômes, a précisé à l’AFP le professeur Fabrice Michel, chef du service de réanimation pédiatrique de La Timone à Marseille.