“En 2019, les Français sont moins nombreux à pratiquer les jeux d’argent et de hasard qu’en 2014”, telle est la conclusion de Santé publique France dans son dernier baromètre sur la pratique des jeux d'argent et de hasard en 2019. Publié en juin dernier, le document dresse un constat paradoxal : même s'ils se font plus rares, les joueurs ont des pratiques de plus en plus intensives. Ainsi, en 5 ans, leurs dépenses de jeux ont augmenté de 12,5%.
Par ailleurs, 1,6% des joueurs s'adonnait à une pratique excessive en 2019, contre 0,8% en 2014. Six pour cent des joueurs étaient considérés comme “à risque modéré ou excessifs” en 2019, contre 4,6% il y a 5 ans, tandis que l'on estimait qu'il y avait 4,4% de “joueurs à risque modéré” l'année dernière et 3,8% en 2014.
Une dépense moyenne de 400 euros par an aux jeux d'argent
“En terme de santé publique, on est très loin des autres addictions comme l'alcool ou le tabac, qui touchent beaucoup plus de personnes. Mais il y a une augmentation significative du nombre de personnes en difficulté”, estime Jean-Michel Costes, le secrétaire général de l'Observatoire des jeux. “Ces évolutions peuvent paraître préoccupantes”, peut-on lire dans le baromètre.
Autre constat : les Français consacrent près de 10 % de leur budget alloué aux loisirs aux jeux d’argent, c'est-à-dire une dépense d'environ 200€ par an par habitant majeur. “Ce qui représente, rapporté à l’ensemble des seuls joueurs, une dépense moyenne de l’ordre de 400€ par an, indique le baromètre. Toutefois, cette dépense est inégalement répartie entre les joueurs : une majorité des joueurs ne consacrent que des sommes modestes à leur activité de jeux d’argent.”
Les paris sportifs : le jeu le plus à risque
Les activités les plus pratiquées l'année dernière sont les jeux de tirage, avec 65% des joueurs concernés, et ceux de grattage, auxquels se sont adonnés 56,9% des joueurs. Parmi ce type de jeux, la loterie occupe une place prédominante, avec 91,7% de pratiquants. Les paris sportifs arrivent en troisième position des activités les plus pratiquées, derrière les jeux de tirage et de grattage, avec 11% des joueurs concernés, contre 6,6% il y a 5 ans.
“Cette tendance s’observe également sur le volume des mises en paris sportifs qui a été multiplié par 2,8 en cinq ans”, précise le document. Une croissance d'autant plus marquée pour les mises sur Internet, qui sont devenues majoritaires sur le marché depuis 2018. Le problème : les paris sportifs représentent le risque le plus important parmi les différents types de jeux. “Pratiqués par un joueur sur dix, jusqu’à un quart des comportements de jeu problématique peuvent leur être attribués”, alerte le baromètre.