Le jour le plus chaud. En cette première journée du mois d’août, le thermomètre s’affole. Cet après-midi, hormis dans la pointe bretonne, il dépasse 30° dans toutes les régions de France, atteignant même 40 par endroits dans le Sud-Ouest. Le spectre de la canicule de 2003, qui avait débuté il y a exactement 10 ans le 1er août semble pour le moment écarté puisque la température devrait baisser sensiblement, de 8 à 10 degrés, dès vendredi soir.
Mais les communes ont tiré les leçons de cet épisode qui a coûté la vie à plus de 15 000 personnes et prennent désormais les devants. Par exemple, les services de la Ville de Paris ont commencé dès hier à contacter par téléphone les 865 personnes isolées inscrites en catégorie 1 parmi les 20 000 du fichier Chalex (Chaleur extrême) qui regroupe les Parisiens de plus de 75 ans ou en situation de handicap. Il s’agit de vérifier que les personnes ne sont pas déshydratées, qu’elles connaissent les mesures de protection contre la chaleur et de leur proposer un transport vers les différentes salles rafraichies de la capitale. Lorsque les personnes ne décrochent pas ou que leurs réponses sont alarmantes, le centre d’action sociale de leur arrondissement dépêche un professionnel sur place. A Bordeaux, toutes les personnes qui assurent le portage des repas à domicile aux personnes âgées ont été sensibilisées pour relayer les messages de prévention contre les coups de chaleur et le même type de système de veille téléphonique est mis en place.
Ecoutez Nicolas Brugère, élu à la ville de Bordeaux en charge du Centre communal d’action sociale et médecin généraliste : « En phase 2 du plan canicule comme actuellement, les personnes sont contactées 3 fois par semaine pour vérifier que tout va bien. »
La Ville de Bordeaux s’est également organisée pour que les résidences pour personnes âgées qu’elle gère et les différents clubs seniors répartis dans chacun des 8 grands quartiers de la ville dispose de salles climatisées. Elles bénéficient aux résidents mais les personnes âgées du voisinage peuvent également en profiter toute la journée et le centre d’action social peut organiser leur transport sur place si besoin. Si le plan canicule devait passer au niveau 3, ces zones fraîcheur seraient accessibles également le week-end. « On ne lutte pas seulement contre la chaleur mais aussi contre l’isolement. Il s’agit aussi de récréer du lien social et de la convivialité autour de ces personnes », souligne Nicolas Brugère. Bordeaux mise également sur la convivialité entre les générations. Les 18 établissements destinés à la petite enfance, l’autre classe d’âge très vulnérable à la déshydratation, ont eux-aussi aménagé des espaces climatisées où les personnes âgées du quartier peuvent également être accueillies au frais.
Enfin, au delà de tout ce que les pouvoirs publics peuvent mettre en place pour veiller sur les plus vulnérables à la chaleur, les contacts entre voisins sont également très utiles.
Ecoutez Nicolas Brugère, élu à la ville de Bordeaux en charge du Centre communal d’action sociale et médecin généraliste : « Rien n’empêche d’un coup de sonnette de s’assurer que tout va bien pour votre voisin ou voisine âgée. Cette solidarité de proximité est très efficace. »