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Vie sociale, professionnelle et sexuelle : le fardeau des asthmatiques sévères encore méconnu

Une étude Ifop révèle que les Français sous-estiment les conséquences liées à l'asthme, en particulier lorsqu'il s'agit d'une forme sévère. 

Vie sociale, professionnelle et sexuelle : le fardeau des asthmatiques sévères encore méconnu AntonioGuillem/iStock




L'ESSENTIEL
  • L'asthme touche plus de 4 millions de personnes en France et est à l'origine de 1000 décès par an
  • Plus d’un tiers des asthmatiques sévères (40%) évitent les situations où ils seraient susceptibles de rire
  • L'asthme sévère est un facteur de risque de stress et de dépression

L'asthme est une maladie chronique des voies respiratoires qui touche plus de 4 millions de personnes en France et qui occasionne environ 60 000 hospitalisations chaque année. Une enquête Ifop pour Sanofi révèle que “l’asthme, en dépit d’une certaine familiarité auprès des Français, souffre d’une nette sous-estimation de ses réelles conséquences dans les formes les plus graves”. En effet, si la quasi-totalité des Français (93%) connaît cette maladie, la moitié d'entre eux la considèrent comme banale et n'ayant que peu de répercussions sur la vie des personnes qui en souffrent. 

Le fardeau des asthmatiques sévères

Il existe pourtant différentes formes d'asthme : l'asthme intermittent (qui ne manifeste en effet pas de symptôme et peu de crises) et l'asthme persistant dont on définit trois sous-types (léger, modéré et sévère). Dans le cas d'un asthme persistant, un traitement de fond est instauré en fonction de l’intensité et de la fréquence des symptômes. L'asthme persistant sévère est la forme la plus grave et se caractérise par des symptômes quasi constants, avec des réveils nocturnes, des capacités respiratoires diminuées et une incapacité à réaliser certaines tâches (notamment physiques). 

Selon le sondage, 82% des asthmatiques sévères rapportent avoir des difficultés à respirer, 70% souffrent de réveils nocturnes, 90% ont déjà été gênés dans leur activité physique et 59% affirment éviter les situations demandant trois d'efforts physiques.

L'asthme sévère affecte considérablement la qualité de vie et peut engendrer un isolement social. “Cela s’illustre concrètement par une impossibilité d’aller se promener par certaines conditions météo (51%) ou de fréquenter des lieux où certains animaux sont présents (45%)”. Plus d’un tiers des asthmatiques sévères (40%) évite les situations où ils seraient susceptibles de rire, (38%) évite ainsi les soirées entre amis, d’exercer certaines activités professionnelles (37%) ou encore d’avoir des rapports sexuels (35%).

Stress et dépression

Une situation d'isolement qui favorise l'état dépressif de ces patients : ainsi, “environ neuf asthmatiques sévères sur dix estiment que leur asthme a joué un rôle déterminant lors de leur dernière période de stress (95%) ou de dépression (86%)”. L'asthme sévère interfère souvent dans la vie familiale, sentimentale et professionnelle du patient, qui doit faire des choix de vie en fonction de sa capacité respiratoire et de ses symptômes. 

Que ce soit sur le plan physique ou psychologique, l’asthme sévère est une maladie très perturbante et handicapante pour les patients, spécialement pendant l’adolescence”, commente le professeur Alain Didier, pneumologue au CHU de Toulouse. Pire, 73% des asthmatiques sévères se pensent bien contrôlés alors qu’ils ne sont que 15% à l’être en réalité. “Une bonne observance du traitement est primordiale pour en limiter les effets au quotidien. Pourtant, de nombreux adolescents, à cause d’une incompréhension de la maladie, ou d’un rejet des contraintes liées au traitement, se retrouvent malheureusement en rupture face à cette bonne observance.”

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