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Circulation sanguine

Les sept stades de l'évolution de la maladie veineuse

De la sensation de jambes lourdes aux complications graves comme la phlébite, la maladie veineuse est chronique et évolutive. Passage en revue des 7 stades possibles de cette pathologie.

Les sept stades de l'évolution de la maladie veineuse zlikovec/iStock




L’insuffisance veineuse est une maladie chronique très fréquente : on compte 18 millions d’insuffisants veineux en France, soit près d’une personne sur trois. Sans traitement, il est impossible d’échapper à l’évolution de la maladie et à l’aggravation des symptômes : les jambes lourdes s’accompagnent de varices et peuvent entraîner à terme de nombreuses complications. Pourtant, seulement 30% des patients sont traités. Bon nombre d’entre eux ignorent être atteints de cette maladie, qui peut survenir dès le début de l’âge adulte et qui touche les femmes en priorité (elles représentent 75% des malades), même si la maladie concerne aussi les hommes.

Face à l’ampleur des cas non traités — environ 12 millions de personnes — la nécessité d’une meilleure prévention est cruciale puisqu’en moyenne, 7 ans séparent les premiers symptômes de la première consultation. Surtout, l’insuffisance veineuse est une maladie dont l’évolution et les complications sont inéluctables sans un traitement adapté et régulier. Elle comporte 7 stades cliniques. Revue de détail de ces différents stades avec le docteur Vincent Crébassa, médecin vasculaire et phlébologue à Montpellier.

“Les varicosités marquent l'entrée dans la maladie veineuse”

Au premier stade, aucune varice ou varicosité n’est visible. Selon Vincent Crébassa, “la personne présente uniquement des symptômes comme des douleurs, des lourdeurs et des fourmillements dans les jambes, ainsi que des crampes nocturnes”. Il ajoute qu’elle “peut parfois ressentir une sensation d’étau autour de la cheville, notamment en fin de journée”. Le médecin traitant peut proposer des médicaments dits veinotoniques qui agissent sur la veine et atténuent les douleurs.

Le deuxième stade, c’est l’apparition des premières varicosités. “Ce stade marque l’entrée dans la maladie veineuse”, explique Vincent Crébassa. Pour limiter leur développement, on peut avoir recours à des bas de contention ou à une sclérothérapie. Il s’agit d’injections de produits sclérosants dans la veine pour la refermer.

100 000 phlébites chaque année en France

Le passage au troisième stade se fait lorsque des varices apparaissent. “Ce sont des veines dont le calibre mesure plus de 3 mm” précise Dr Crébassa. Elles sont dues à la perte d’élasticité des veines, qui vont alors s’épaissir et se dilater. Le sang stagne au niveau de la veine, on parle alors de stase veineuse. Les varices ne sont donc pas qu’un problème esthétique.

Il y a quelques années, le traitement le plus courant était la chirurgie, mais aujourd’hui, on a davantage recours à la sclérothérapie, au laser endoveineux et à la méthode Closure, ces deux dernières brûlant l’intérieur de la veine. Malgré ces traitements, les varices peuvent réapparaitre.

Lors du quatrième stade, la stase finit par s’accumuler dans les tissus jusqu’à créer un œdème veineux. “Il est caractérisé, précise Vincent Crébassa, par un gonflement de la cheville et du tiers inférieur de la jambe”. Les œdèmes sont soulagés essentiellement par des bas de compression.

Le stade suivant entraîne une première complication cutanée avec l’apparition de troubles trophiques. “La peau a du mal à se régénérer et souffre, ce qui engendre des eczémas variqueux et une dermite ocre”, explique le médecin vasculaire. Cette dernière est appelée ainsi en référence à la couleur de la peau lorsque le sang sort de la varice. Les hypodermites, plus graves, correspondent à une inflammation des tissus sous la peau, qui devient alors très fragile face au moindre choc.

Au sixième stade surviennent les ulcères veineux. “lls peuvent être provoqués par un simple choc et dont la cicatrisation est difficile”, avertit Vincent Crébassa. Lorsqu’il est ouvert, l’ulcère nécessite l’application de pansements.

Le septième et dernier stade est celui des complications graves : hémorragie variqueuse (varice qui se rompt et saigne fortement), phlébite et embolie pulmonaire. “Même si toutes les embolies pulmonaires ne sont pas dues à des varices, ces dernières aggravent et déclenchent plus facilement des phlébites, qui peuvent par la suite causer une embolie pulmonaire”, alerte le praticien. En France, 100 000 cas de phlébite sont constatés chaque année, tandis que l’embolie pulmonaire provoque 10 000 décès par an. C’est le risque d’atteindre ce stade faute d’une bonne prise en charge qui fait de la maladie veineuse un problème de santé à ne surtout pas négliger.

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