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Innovation

Une intelligence artificielle capable de traduire les pensées en paroles

Des scientifiques ont fait un pas de plus vers la traduction de l'activité cérébrale en paroles, ce qui pourrait permettre aux patients qui ne peuvent plus parle de communiquer à nouveau. 

Une intelligence artificielle capable de traduire les pensées en paroles Elenabs/iStock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs américains ont réussi à mettre au point une intelligence artificielle capable de décoder la parole produite par notre cerveau.
  • Cette nouvelle intelligence artificielle peut transcrire en temps réel les phrases dans notre cerveau, avec 97% de réussite.

Accident vasculaire cérébral (AVC), maladie de Charcot, syndrome d'enfermement… De nombreuses maladies peuvent priver les patients de la parole, malgré des capacités cérébrales intactes. Pour leur porter secours, les chercheurs travaillent depuis des années à un “décodeur de paroles”, qui permettrait de traduire les pensées en mots grâce à un ordinateur relié aux implants cérébraux. 

Traduire les pensées en mots

“Dix ans après que la parole a été décodée pour la première fois à partir des signaux du cerveau humain, la précision et la vitesse de la voix artificielle restent toujours bien inférieures à celles de la parole naturelle”, expliquent Joseph Makin, David Moses et Edward Chang, de l'université de Californie à San Francisco (USCF) aux Etats-Unis. Leurs travaux, exposés dans la revue Nature Neuroscience, visent ainsi à fluidifier le processus. Grâce au nouveau système d'intelligence artificielle (IA) qu'ils ont mis au point, les phrases du cerveau peuvent désormais être décodées en temps réel, avec 97 % de justesse. “Le taux moyen d'erreur sur les mots ne dépasse pas 3%”, se félicitent les scientifiques. “Nous n'en sommes pas encore là, mais nous pensons que cela pourrait être la base d'une prothèse de la parole”, résume le docteur Joseph Makin. 

Pour parvenir à ces résultats, son équipe a recruté quatre américaines, puis les a munies d'implants cérébraux initialement destinés à surveiller les crises d'épilepsie. Les patientes ont ensuite répété plusieurs fois des séries de 30 à 50 phrases à haute voix, contenant jusqu'à 250 mots différents, pendant une quarantaine de minutes. Les données recueillies pour chaque phrase ont été introduites dans un algorithme d'apprentissage automatique qui les a transformées en une chaîne de chiffres, eux-mêmes convertis en phrases anglaises.

A terme, certains visent aussi à équiper les humains bien portants de ce type d’implant cérébral. Le célèbre américain Elon Musk a investi dans ce but 150 millions de dollars pour mettre au point son dispositif Neuralink, tandis que la Commission européenne finance massivement le projet BrainCom. 

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