- L'ONUSIDA s'était fixé d'éradiquer le sida d'ici 2030 grâce à la règle des 90-90-90
- L'épidémie de Covid-19 a monopolisé toute l'attention et les budgets
- Les autorités doivent désormais envisager la lutte contre le sida en parallèle de la pandémie de Covid-19
Des milliers de chercheurs, militants, personnalités politiques et scientifiques ont assisté à la 23e conférence de la Société internationale sur le sida (IAS) qui a débuté ce lundi, afin de faire le point sur cette épidémie qui a coûté la vie à plus de 38 millions de personnes depuis les années 1980.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on comptait environ 37,9 millions de personnes vivants avec le VIH fin de 2018 (62% d'adultes et 54% d'enfants). En France cette même année, 6 200 personnes ont été diagnostiquées positives selon Santé publique France.
Le 90-90-90
Cette année, coronavirus oblige, les organisateurs de l'IAS ont opté pour un événement virtuel. Comme le soulignent nos confrères de RFI, selon les premières données présentées, il semblerait que la pandémie de Covid-19 ait probablement entraîné une hausse des cas de contamination, notamment chez les travailleurs du sexe, les détenus, les consommateurs de drogues et les communautés LGBTQIA+.
L'ONUSIDA s'est fixé d'éradiquer le sida d'ici 2030 grâce au programme 90-90-90 : en 2020, 90% des personnes infectées devaient savoir qu'elles étaient malades, 90% d'entre elles devaient recevoir un traitement antirétroviral durable et enfin 90% devaient avoir une charge virale indétectable, c'est-à-dire qu'elles ne devaient plus être contagieuses. Néanmoins, si les chiffres officiels seront connus au cours de la semaine, tout porte à croire que l'objectif de l'année ne sera pas atteint, principalement à cause du nouveau coronavirus qui a suscité beaucoup d'attention et de financements.
La lutte contre le sida associée à la Covid-19
Alors que des progrès médicaux ont été faits pour améliorer le dépistage et le traitement du VIH, le contexte sanitaire lié au nouveau coronavirus oblige les autorités à adapter leur feuille de route. Le 26 juin, le sujet avait déjà été abordé lors de la 46e réunion du Conseil de coordination du programme de l’ONUSIDA (CCP) qui s'est tenue à Genève, en Suisse.
Alors qu'une “série de décisions cruciales ont été prises concernant l’avenir de la riposte au VIH (…) des discussions et des réflexions ont été menées portant sur les liens entre les pandémies du VIH et de la Covid-19”, a fait savoir l'ONUSIDA dans un communiqué. Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, a ainsi expliqué “poursuivre l’élaboration d’une nouvelle stratégie mondiale de riposte au VIH qui prendra en compte la Covid-19 et l’ère post-Covid-19.”
Afin de mesurer l'ampleur du combat mené par l'ONUSIDA, rappelons que fin de 2018, environ 79% des personnes vivant avec le VIH se savaient infectées, que 23,3 millions de personnes vivant avec le VIH (62% du nombre total) recevaient un traitement antirétroviral (TAR) et que la suppression de la charge virale avait été obtenue chez 53% d’entre elles qui ne présentaient plus de risque infectieux pour autrui.