Rare mais souvent agressif, le cancer du pancréas se caractérise par le développement le plus souvent silencieux de cellules malignes sur le pancréas, qui finissent par former une tumeur, perturbant le fonctionnement de l’organe et de son environnement. Parce qu’il n’engendre pas de symptômes reconnaissables dans les premiers stades de son développement, le cancer du pancréas est aussi l’un des plus mortels. Chaque année, 300 000 personnes en meurent dans le monde. Selon la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE), 14 184 nouveaux cas de cancer du pancréas ont été détectés en France en 2018, dont 50% diagnostiqués au stade métastatique. Il a occasionné 5 790 décès.
Une nouvelle étude, publiée dans le British Journal of Surgery pourrait offrir une meilleure chance de survie aux patients touchés par un cancer du pancréas métastatique. Selon ses auteurs, un nouveau cocktail de médicaments de chimiothérapie se révélerait efficace pour lutter contre cette forme agressive du cancer du pancréas.
Une durée médiane de survie augmentée
Menée auprès de 46 patients, l’étude de phase I et II a testé la sécurité et l’efficacité d’un cocktail de médicaments : des injonctions de paclitaxel dans l'abdomen (injection intrapéritonéale) et des injections de gemcitabine et de nab-paclitaxel (une combinaison de paclitaxel et d'une protéine appelée albumine) dans le sang.
Le traitement a été répété toutes les 4 semaines jusqu'à ce qu'une toxicité inacceptable se soit développée, une progression de la maladie ou une intervention chirurgicale. L’avantage de la chimiothérapie à injection intrapéritonéale est qu’elle permet aux tumeurs d’être exposées à de fortes concentrations de médicaments sans pour autant augmenter la concentration systémique à des niveaux toxiques.
Les résultats se sont avérés positifs : les patients avaient une durée médiane de survie de 14,5 mois, avec un taux de survie à un an de 60,9%. Quant à la combinaison de médicaments, elle a montré une tolérabilité acceptable. Ainsi, des toxicités hématologiques sont survenues chez 35 des 46 patients et des événements indésirables non hématologiques chez sept. Cependant, précisent les chercheurs, l'incidence et la gravité étaient comparables à celles de chimiothérapies standards.
“Maintenant, une étude de phase 3 visant à comparer les résultats de survie entre cette thérapie et la chimiothérapie standard a été lancée”, a déclaré l'auteur principal Sohei Satoi, chercheur à l'université médicale du Kansai (Japon).