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Coronavirus

La Covid-19 entraîne des problèmes cérébraux, même dans les formes bénignes

Par Jean-Guillaume Bayard

Outre les problèmes pulmonaires, cardiaques et rénaux, le SARS-CoV-2 entraîne des problèmes cérébraux, même chez les patients qui présentent des formes bénignes de la maladie.

utah778/iStock
Les chercheurs n'ont pas constaté de corrélation entre la gravité de l'infection et la survenue de problèmes cérébraux.
La survenue de problèmes cérébraux n'est pas systématique et les conséquences à long terme inconnues.

Le coronavirus continue de révéler ses secrets et apparaît chaque jour un peu plus agressif. Si l’on connaît déjà ses conséquences pulmonaires et cardiaques, une infection à la Covid-19 engendrerait également des problèmes cérébraux. Une précédente étude, menée par des chercheurs américains, a décrit ce phénomène et lui a donné le nom de NeuroCovid. Les recherches menées par des scientifiques de l’University College London (UCL) suggèrent que cela se produit même sur les personnes atteintes d’une forme bénigne de la maladie. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Brain.

Pas de corrélation entre la gravité de l’infection et la présence de problèmes cérébraux

L’étude a révélé qu’il n’existe pas de corrélation entre la gravité de l’infection et les problèmes cérébraux. L’équipe britannique a analysé les symptômes neurologiques de 43 patients hospitalisés. Parmi eux, ils ont observé dix cas de dysfonctionnement cérébral temporaire, douze cas d’inflammation cérébrale, huit cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et huit cas de lésions nerveuses. La plupart de ces patients atteints d’inflammation ont reçu un diagnostic d’encéphalomyélite aiguë disséminée (ADEM, également appelée encéphalite post-infectieuse), une maladie rare généralement observée chez les enfants après des infections virales. “Nous avons identifié un nombre plus élevé que prévu de personnes atteintes de troubles neurologiques (…), qui n’étaient pas toujours en corrélation avec la gravité des symptômes respiratoires”, selon Michael Zandi, du Queen Square Institute of Neurology de l’UCL.

La particularité chez ces patients réside dans le fait qu’aucun d’entre eux n’a été diagnostiqué avec des problèmes neurologiques, suggérant que le virus n’est pas présent dans le liquide cérébrospinal, dans lequel baigne le cerveau. Cela indique que la Covid-19 n’a pas attaqué directement le cerveau. “Étant donné que la maladie n’existe que depuis quelques mois, nous ne savons pas encore quels dommages à long terme la Covid-19 peut causer, prévient Ross Paterson, du Queen Square Institute of Neurology de l’UCL. Les médecins doivent être conscients des effets neurologiques possibles, car un diagnostic précoce peut améliorer les résultats sur la santé des patients.”

Ces complications cérébrales ne sont pas sytématiques

Si les lésions au cerveau découlant d’une infection à la Covid-19 semblent être plus fréquentes que prévues, cela ne signifie pas que les complications cérébrales sont systématiques. “La très grande attention portée à cette pandémie fait qu’il est très peu probable qu’il y ait une grande pandémie parallèle de lésions cérébrales inhabituelles liées au Covid-19”, indique Anthony David, directeur de l’Institut de santé mentale de l’UCL. Des recherches complémentaires, menées à long terme, sont nécessaires pour mieux comprendre comment la Covid-19 conduit à des troubles du cerveau et quels sont ses effets dans le temps.