- Les chercheurs ont observé des anticorps dans les cordons ombilicaux de plusieurs d’entre elles ainsi que dans des échantillons de lait.
- Ils ont identifié une réponse inflammatoire spécifique à la Covid-19 dans le plasma sanguin du placenta et le cordon ombilical de ces futures mères.
- D'autres recherches sont en cours pour évaluer les risques et les conséquences sur les nouveaux-nés et à au cours des différents stades de grossesse.
La question de la transmission de la Covid-19 aux enfants est un vrai casse-tête pour les chercheurs. Mi-mars, le journal britannique The Sun a rapporté le cas d’un nouveau-né atteint du virus. Au même moment, en Chine, les nourrissons de quatre femmes enceintes atteintes de la Covid-19 ont été testés négatifs. Début avril, une étude publiée dans Jama Pediatrics a suggéré que la transmission in utero du virus est possible.
Trop tôt pour évaluer le risque
Ce jeudi 9 juillet, une nouvelle étude présentée au cours de la 23e conférence internationale sur le sida, menée par des chercheurs italiens, apporte de “solides preuves” sur la possibilité qu’une mère positive à la Covid-19 puisse transmettre le virus à son enfant. Les chercheurs ont étudié 31 femmes enceintes, dans leur troisième trimestre de grossesse, et hospitalisées pour une infection au virus. Ils ont trouvé des traces du virus dans le placenta, le cordon ombilical, le vagin de l’une d’entre elles et dans le lait maternel. Ils ont également identifié des anticorps dans les cordons ombilicaux de plusieurs d’entre elles ainsi que dans des échantillons de lait, et observé une réponse inflammatoire spécifique à la Covid-19 dans le plasma sanguin du placenta et le cordon ombilical de ces futures mères.
Ces observations ont poussé les chercheurs à “suggérer fortement” que la transmission du virus mère-enfant est possible. “Compte tenu du nombre de personnes infectées dans le monde, le nombre de femmes susceptibles d’être touchées par ce phénomène pourrait être potentiellement très élevé”, avance Claudio Fenizia, chercheur à l’université de Milan et auteur principal de l’étude, à l’AFP. Cependant, aucun des bébés nés au cours de l’étude n’a été testé positif. “Bien que la transmission in utero semble possible, il est trop tôt pour évaluer clairement le risque et les conséquences potentielles”, tempère le chercheur.
L’OMS conseille de continuer d’allaiter malgré l’infection
D’autres recherches sont en cours pour obtenir davantage d’informations, notamment lors des premiers stades de grossesse. “Notre étude vise à sensibiliser et à inviter la communauté scientifique à considérer la grossesse chez les femmes séropositives comme un sujet urgent à caractériser et décortiquer davantage, a lancé le professeur Fenizia. Je crois que la promotion de la prévention est le conseil le plus sûr que nous pourrions éventuellement donner dès maintenant à ces patientes.”
Malgré ces préventions de prudence, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conseillé aux femmes contaminées par la Covid-19 de ne pas arrêter d’allaiter. “Nous savons que les enfants courent un risque relativement faible de Covid-19, mais sont à risque élevé de nombreuses autres maladies et affections que l’allaitement maternel empêche”, a indiqué le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.